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Anniversaire Duras : ses livres et ceux qui parlent d'elle

Née en 1914 près de Saigon (Cochinchine), d'une mère institutrice et d'un père professeur de mathématiques, Marguerite Donnadieu se fixe définitivement en France en 1932. Elle se marie avec Robert Antelme en 1939, et publie son premier roman (Les Impudents), sous le pseudonyme de Marguerite Duras, en 1943. Résistante pendant la guerre, communiste jusqu'en 1950, ayant activement participé à Mai 68, Marguerite Duras a développé une écriture protéiforme considérable (cinéma, théâtre, articles de presse, romans et récits). Elle est décédée le 3 mars 1996 à Paris.

72,50

Marguerite Duras, qui fut une légende vivante, s'incarne pour beaucoup dans un livre particulier : souvent Un barrage contre le Pacifique (1950) ou L'Amant (1984), parfois Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), ou encore dans un film et sa mélodie, India Song (1973). Plus rares sont les lecteurs qui se représentent l'œuvre dans sa continuité souterraine. À travers la diversité des genres - romans, nouvelles, théâtre, scénarios, films -, Duras n'a jamais cessé d'explorer l'écriture elle-même. Car c'est précisément la recherche d'une voix qui lui fût propre qui l'a amenée à composer pour le théâtre (où le langage «a lieu») comme à prendre la caméra : «Je parle de l'écrit même quand j'ai l'air de parler du cinéma. Je ne sais pas parler d'autre chose.» Bien sûr, l'expérience de l'écriture dramatique ou cinématographique influence l'écriture romanesque, et certains sujets passent d'un genre ou d'un support à un autre, mais il y a plus : peu à peu se fait jour un style reposant sur la porosité des genres. Sur la couverture d'India Song se lit une triple mention, «texte théâtre film»... Sa voix propre, Duras ne l'a pas trouvée d'emblée, et le mystère de sa découverte est l'un des charmes d'une lecture chronologique de son œuvre. Ses deux premiers romans respirent l'air «existentialiste» de l'époque. Les trois suivants - Un barrage contre le Pacifique (1950), Le Marin de Gibraltar (1952), Les Petits Chevaux de Tarquinia (1953) - s'inscrivent dans l'«âge du roman américain». Puis, peu à peu, le romanesque narratif s'efface, les personnages s'estompent ou s'affinent - au point de se réduire bientôt, dans la nouvelle «Les Chantiers» (et plus tard dans Détruire dit-elle), à des séries d'états d'âme presque anonymes, voire à un étrange statut de regard regardé. L'évolution, toutefois, n'est pas linéaire : la tendance à la déréalisation du réel et au primat de la parole dialoguée ou soliloquée était marquée dès L'Après-midi de monsieur Andesmas (1962), mais les personnages du Vice-consul (1966) prennent corps dans la chaleur moite d'un décor indien quasi baroque. Les deux premiers volumes des Œuvres complètes, enrichis de nombreux textes et documents rares, retracent l'histoire d'une écriture et, par le biais d'épisodes ou de personnages récurrents (dont certains deviendront de véritables mythes littéraires), mettent en place les «cycles», informels et poreux, qui traverseront toute l'œuvre : l'Indochine de l'enfance, l'Inde du fantasme.
À travers la diversité des genres - romans, nouvelles, théâtre, scénarios, films -, Marguerite Duras n'a jamais cessé d'explorer l'écriture elle-même. Les deux premiers volumes de ses Œuvres complètes, enrichis de nombreux textes et documents rares, retracent l'histoire d'une écriture et mettent en place les «cycles» qui traverseront toute l'œuvre : l'Indochine de l'enfance, l'Inde du fantasme.


78,50

Marguerite Duras, qui fut une légende vivante, s'incarne pour beaucoup dans un livre particulier : souvent Un barrage contre le Pacifique (1950) ou L'Amant (1984), parfois Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), ou encore dans un film et sa mélodie, India Song (1973). Plus rares sont les lecteurs qui se représentent l'œuvre dans sa continuité souterraine. À travers la diversité des genres - romans, nouvelles, théâtre, scénarios, films -, Duras n'a jamais cessé d'explorer l'écriture elle-même. Car c'est précisément la recherche d'une voix qui lui fût propre qui l'a amenée à composer pour le théâtre (où le langage «a lieu») comme à prendre la caméra : «Je parle de l'écrit même quand j'ai l'air de parler du cinéma. Je ne sais pas parler d'autre chose.» Bien sûr, l'expérience de l'écriture dramatique ou cinématographique influence l'écriture romanesque, et certains sujets passent d'un genre ou d'un support à un autre, mais il y a plus : peu à peu se fait jour un style reposant sur la porosité des genres. Sur la couverture d'India Song se lit une triple mention, «texte théâtre film»... Sa voix propre, Duras ne l'a pas trouvée d'emblée, et le mystère de sa découverte est l'un des charmes d'une lecture chronologique de son œuvre. Ses deux premiers romans respirent l'air «existentialiste» de l'époque. Les trois suivants - Un barrage contre le Pacifique (1950), Le Marin de Gibraltar (1952), Les Petits Chevaux de Tarquinia (1953) - s'inscrivent dans l'«âge du roman américain». Puis, peu à peu, le romanesque narratif s'efface, les personnages s'estompent ou s'affinent - au point de se réduire bientôt, dans la nouvelle «Les Chantiers» (et plus tard dans Détruire dit-elle), à des séries d'états d'âme presque anonymes, voire à un étrange statut de regard regardé. L'évolution, toutefois, n'est pas linéaire : la tendance à la déréalisation du réel et au primat de la parole dialoguée ou soliloquée était marquée dès L'Après-midi de monsieur Andesmas (1962), mais les personnages du Vice-consul (1966) prennent corps dans la chaleur moite d'un décor indien quasi baroque. Les deux premiers volumes des Œuvres complètes, enrichis de nombreux textes et documents rares, retracent l'histoire d'une écriture et, par le biais d'épisodes ou de personnages récurrents (dont certains deviendront de véritables mythes littéraires), mettent en place les «cycles», informels et poreux, qui traverseront toute l'œuvre : l'Indochine de l'enfance, l'Inde du fantasme.


74,50

Au sommaire des Œuvres complètes de Marguerite Duras figurent l’intégralité des livres publiés du vivant de l’écrivain et de nombreux textes ou documents peu accessibles, voire inédits. Les deux premiers volumes menaient le lecteur jusqu’en 1973, l'année d’India Song. Les tomes suivants couvrent chacun une décennie : 1974-1984 pour le troisième volume, 1985-1995 pour le quatrième. Les livres que Duras publie entre sa soixantième et sa soixante-dixième année (tome III) sont souvent brefs, à moins qu’ils ne prennent, comme Outside et Les Yeux verts, la forme de recueils. Ils marquent un désir de renouvellement, et tous ne touchent pas immédiatement le public, mais il est aujourd’hui évident que Le Navire Night, L'Été 80, Savannah Bay ou La Maladie de la mort sont des jalons majeurs de l’œuvre. En 1984, enfin, L’Amant connaît un triomphe critique et commercial inouï. Le statut littéraire et public de Duras bascule. Les années 1974-1984 sont aussi une «décennie cinématographique». Les films - Le Camion, Baxter, Véra Baxter, Le Navire Night, les deux Aurélia Steiner, etc. - dialoguent avec les livres qui leur correspondent et infléchissent notre façon de lire Duras. Les scénarios et autres tentatives d’adaptation figurent donc en bonne place parmi les textes réunis «autour des œuvres».


148,00

Au sommaire des Œuvres complètes de Marguerite Duras figurent l’intégralité des livres publiés du vivant de l’écrivain et de nombreux textes ou documents peu accessibles, voire inédits. Les deux premiers volumes menaient le lecteur jusqu’en 1973, l'année d’India Song. Les tomes suivants couvrent chacun une décennie : 1974-1984 pour le troisième volume, 1985-1995 pour le quatrième. Les livres que Duras publie entre sa soixantième et sa soixante-dixième année (tome III) sont souvent brefs, à moins qu’ils ne prennent, comme Outside et Les Yeux verts, la forme de recueils. Ils marquent un désir de renouvellement, et tous ne touchent pas immédiatement le public, mais il est aujourd’hui évident que Le Navire Night, L'Été 80, Savannah Bay ou La Maladie de la mort sont des jalons majeurs de l’œuvre. En 1984, enfin, L’Amant connaît un triomphe critique et commercial inouï. Le statut littéraire et public de Duras bascule. Les années 1974-1984 sont aussi une «décennie cinématographique». Les films - Le Camion, Baxter, Véra Baxter, Le Navire Night, les deux Aurélia Steiner, etc. - dialoguent avec les livres qui leur correspondent et infléchissent notre façon de lire Duras. Les scénarios et autres tentatives d’adaptation figurent donc en bonne place parmi les textes réunis «autour des œuvres». La décennie suivante (tome IV) est d’une certaine manière celle de la «réécriture». Certes, Emily L. est un texte entièrement nouveau. Mais Duras revient souvent sur ses propres pas : en 1986, Les Yeux bleus cheveux noirs «récrit» La Maladie de la mort (1982) ; en 1990, La Pluie d’été «récrit» un livre pour enfants paru en 1971 ; en 1991, L’Amant de la Chine du Nord est en quelque sorte une nouvelle version de L'Amant… et le quatrième livre tiré de l’expérience indochinoise de l’auteur. L’œuvre semble alors former une boucle, sentiment renforcé par la tonalité testamentaire de certains ouvrages (Écrire, 1993), mais aussi par le retour opéré par Duras sur quelques-uns de ses textes les plus anciens. En 1985, La Douleur reprend des pages écrites dès le lendemain de la guerre. En 1990, à l’occasion de la rédaction de Yann Andréa Steiner (1992), l’écrivain revient au manuscrit de Théodora, un roman des années 1940, inachevé et resté inédit ; on en trouvera en appendice les passages les plus aboutis. L’édition se clôt sur des «Textes épars» : jamais recueillis par leur auteur, ces articles ont été rassemblés ici en raison de leur intérêt propre ou parce qu’ils font écho à de grands thèmes de l’œuvre. Certains d’entre eux jouèrent un rôle dans la manière dont Marguerite Duras fut et demeure perçue : non seulement comme un écrivain, mais comme un «personnage», une légende, presque un mythe.
Coffret de deux volumes vendus ensemble
Coffret de deux volumes vendus ensemble.


35,00

«Ça rend sauvage, l'écriture. On rejoint une sauvagerie d'avant la vie. Et on la reconnaît toujours, c'est celle des forêts, celle ancienne comme le temps. Celle de la peur de tout, distincte et inséparable de la vie même. On est acharné. On ne peut pas écrire sans la force du corps. Il faut être plus fort que soi pour aborder l'écriture, il faut être plus fort que ce qu'on écrit.»Duras, 1993.