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My Absolute Darling

Gabriel Tallent

Éditions Gallmeister

  • Conseillé par (Libraire)
    9 mars 2018

    Attention chef-d'oeuvre

    Ce roman à la lecture suffocante et oppressante est un véritable coup de poignard, un pavé lancé dans une eau glaciale dont les violentes oscillations pénètrent la chair et laissent le lecteur complètement abasourdi.
    Quel talent, quelle puissance pour ce premier roman d'un jeune américain qui nous tient avec virtuosité en haleine jusqu'à épuisement total !
    Turtle, 14 ans, vit seule en Californie du Nord dans une cabane envahie par les armes avec son père, un érudit violent et charismatique qui tient des propos délétères et voue à sa fille un amour monstrueux et absolu. Avec une écriture bouleversante et galvanisante, G. Tallent fait le récit tétanisant du combat d'une adolescente pour sauver sa peau et son âme des griffes d'un parent à la perversité illimitée.
    L'ambiguïté et la confusion des sentiments qui unissent le bourreau à sa victime sont ici exprimées avec une intelligence et une finesse qui ont peu d'égal; amour et haine s'entremêlent sans relâche et révèlent toute la complexité et la fragilité de la conscience humaine.
    Précipitez vous de toute urgence pour plonger dans ce roman assassin stupéfiant, un brillantissime et inoubliable thriller psychologique.


  • Conseillé par
    28 mai 2021

    Roman choc

    Le libraire m'avait mise en garde ! J'ai persisté ! Je l'ai dévoré ! Mais jamais un livre ne m'avait autant dérangée, secouée, écœurée, bouleversée ! Un livre obsédant et dérangeant qui nous donne envie d'hurler à l’héroïne écorchée vive surnommée Turtle : "CE N'EST PAS NORMAL ! VA T'EN !!!!!!". Merci à la librairie La Fabrique pour cette découverte !


  • Conseillé par
    12 juin 2018

    inceste

    L’Amérique profonde : celle qui scolarise à peine ses enfants, qui adule les armes à feu et craint la fin du monde.

    Au bord de l’océan, dans une petite ville de Californie, Martin élève seul sa fille. Il la conditionne à l’arrivée de la fin du monde. Seul compte pour lui l’éducation aux armes à feu.

    Julia, ou plutôt Turtle, surnommée Croquette par son père, sait démonter et remonter ses armes les yeux fermés, et elle en prend soin.

    L’Amérique profonde : Martin revient un jour avec une petite fille Cayenne trouvée sur un parking.

    Ce sont ces éléments du roman qui m’ont le plus marqués.

    Oui, bien sûr, il y est question de l’inceste entre Turtle et son père ; de la descolarisation de Turtle ; de son professeur Anna qui tente de la sortir de sa situation ; de la découverte de l’amour grâce à Jacob ; de la relation père-fils conflictuelle et grand-père – petite fille plus apaisée ; de la nature sauvage présente à chaque page, celle qui reprend le dessus sur l’homme quand on la laisse faire.

    Un roman riche de sujets, vous l’aurez compris.

    Mais le style m’a rebuté : trop âpre, allant à l’essentiel. Nous présentant les faits avec pour seul lien logique « et ».

    Tout ces jurons que les personnages répètent sans cesse m’ont lassé également. Putain et Bon dieu, à la longue c’est un peu court.

    Je suis allée au bout de ma lecture, heureusement pleine d’espoir (on est en Amérique).

    Une lecture qui m’a poursuivi longtemps.

    Un premier roman remarqué, mais qui aurait mérité quelques coupes. Je crois que nous attendons tous le suivant.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la marée montante lors de la pêche à l’anguille.

    Une citation :

    Et c’est difficile parce que c’est assez naturel de penser que ton père te déteste pour une raison valable. On a presque envie de le croire. C’est plus simple que de penser que sa haine est insondable. Ca n’a aucun sens aux yeux d’un enfant. (p.200)


  • Conseillé par
    17 mars 2018

    terrifiant

    Ce premier roman n’est pas un roman percutant, c’est une déflagration ! Dès les premières pages une incroyable tension s’installe. Elle ne nous quittera pas. On retrouve bien l’esprit des editions Gallmeister et on pense au formidable drame de David Vann: Sukkwan Island !
    Les descriptions propres au « nature writting » sont superbes, très précises, érudites parfois, n’empêche, chacun se fera sa propre idée, son film , de l’environnement du roman !
    Résolument écologiste l’auteur glisse avec force ses idées dans la bouche de ses personnages, et les descriptions de la nature viennent feutrer les atmosphères si pesantes parfois. Mais la nature est parfois hostile. Aussi, les armes sont très présentes dans ce livre, et à portée de tous, même des enfants, ce qui interpelle. Gabriel Tallent a un sens du suspense inouï. Et quel souffle exceptionnel pour maintenir le lecteur en apnée !
    Il y’a aussi une histoire d’amour dans le drame, l’ultime rempart à la désolation, à laquelle personnages comme lecteurs peuvent se raccrocher!
    Est ce donc ça l’amérique que l’on déteste ? C’est de la littérature dérangeante comme dit François Busnel de "la grande librairie" . Aucun lecteur n’oubliera cette sacrée gamine ! Terrifiant.


  • Conseillé par
    18 février 2018

    TUER LE PERVERS

    Turtle a 14 ans, elle vit en lisière de la société, pleine nature sauvage ou ce qu'il en reste, avec son père, Martin. Son père, son amant aussi, son pervers. Elle apprend à tirer, elle connait les armes, leur maniement, elle connait les araignées, les scorpions, la forêt. Lui pense que le monde est sur sa fin, que tous les signes sont là pour dire que l'inéluctable est proche. Les animaux disparaissent, la nature avec, tout semble fichu. Lui se complait, se plait dans sa relation incestueuse, crasse et violente avec sa gamine, sa " croquette " comme il l'appelle. Croquette. Aliment pour chien, chat. Fille de Martin. Abusée, frappée, humiliée, rabaissée. Le grand père tente de s'y opposer, en vain. Personne ne voit rien, ou laisse faire. Turtle, elle (qui n'a rien d'une tortue), de son vrai prénom Julia, subit, s'endurcit, se laisse faire, consent, se résigne, survit.
    Ce roman est une histoire de survie, de lutte, d'acceptation de l'inacceptable, de relation de l'ineffable. Gabriel Tallent, jeune trentenaire qui fait plus vieux que son âge, a mis huit ans à l'écrire, nous apprend on.
    Comment, à 20 ans, a-t-on l'idée de produire un tel conte cruel? Comment décrit on avec tant de justesse, de maîtrise, l'animal humain? Comment décrit-on si remarquablement une vie pourrie, de fond en comble, vermoulue, vénéneuse comme le sumac du premier paragraphe?
    On pense à David Vann, parfois, autre auteur Gallmeister, on pense à Donald Ray Pollock, un peu aussi. On pense surtout tenir entre nos mains un terrible roman, sans longueurs, sans fautes de goût, dégeulasse comme il faut, qui met en évidence toute la nécessaire exigence de la littérature à montrer l'immontrable, à créer, parfois, des personnages extrêmes, tempétueux, infréquentables, capables de façonner des êtres increvables, immortels, résistants, plus grands que leur vie fétide.
    Pour une fois, Stephen King aura raison de parler de " chef d'oeuvre ", lui qui n'aurait jamais osé écrire un tel livre.

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