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Les Filles de la Walilu

Cécile Roumiguière

École des Loisirs

  • Conseillé par (Libraire)
    9 avril 2020

    A partir de 13 ans

    Comme un clin d’œil à l'île de Ouessant, sur la presqu'île de Lurföll les hommes travaillent en mer et ce sont les femmes qui gouvernent. Elles assument tous les rôles, toutes les fonctions et sont libres de vivre les amours qu'elles souhaitent.

    Malgré cette apparente liberté, les traditions y sont fortes et respectées : hors de question de faire comme sur le continent !
    Planent sur ce livre comme une odeur de terre et d'humus, de chants traditionnels et de danse, de décoctions et de sorcellerie.

    Albaan, notre héroïne devra creuser encore et encore pour faire tomber les masques sur cette apparente sérénité.


  • 23 août 2020

    Je rentre de la presqu'île de lurföll, une société matriarcale. Une sorte d'utopie. Ni simple rêve de bonheur collectif, ni programme révolutionnaire, un texte voué à la recherche de l'harmonie parfaite entre les mots et le propos. Une société désirable de la cité humaine et ses principales questions d'ordre social et psychologique qu'elle soulève. Lieu de nulle part où les femmes sont libres d'être. Elles sont la négation et l'affirmation d'une spatialité. La négation des croyances archaïques de la femme au visage brûlé et l'affirmation d'Albaan Blosseüm. Nous entrons dans la chimère et l'illusion que la raison méprise ou condamne trop souvent. Sur la presqu'île, Arcadie sexuelle, on aime librement dans la chambre aux bourgeons, lieu de délices ( le pendant féminin de la garçonnière). L'imaginaire social est truffé de jolis mots au fil des pages. Cécile Roumiguiere adopte une forme narrative qui prend le plus souvent celle d'un récit de voyage conduisant à un monde inconnu. Un monde autre, dans lequel il appartient à l'instance narrative de faire pénétrer le lecteur, apparaît pleinement constitué en réalité distincte. L'exotisme imaginaire repose sur une constitution rationnelle et un idéal de cité heureuse gouvernée par les femmes. Une confiance toute nouvelle aux propres possibilités du gynécée moral.
    "Un écheveau de fils emmêlés, chaque noeud tire et fait violence " entre ces femmes et c'est sublime. On entre dans des tanières aux fleurs séchées, aux philtres secrets où " la vie est un déferlement de vagues qui font rouler les galets." Il est beau ce roman parce qu'il tire de ses origines l'observation lucide et reprobatrice du réel existant. L'autrice explore des possibles grâce à cette jolie fable envoûtante.