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Conseillé par Bénédicte G. (Libraire)19 mars 2024
S.A. Cosby avait déjà frappé très fort avec "Les routes oubliées" et "La colère", son talent de conteur ne se dément pas dans ce nouvel opus, UN VRAI BON POLAR, brut, profond, qui joue la carte de toutes les émotions.
"Le sang des innocents" est à la fois un roman noir immersif et un polar sacrément bien ficelé, l'enquête est menée par un shérif ultra attachant et d'une droiture à toute épreuve. Avec une plume magnifique et féroce, l'auteur nous exécute avec un brio époustouflant une peinture sociale du sud rural des États-Unis,
Je ne taris pas d'enthousiasme sur ce roman qui hante mon esprit bien après sa lecture. Du grand art! -
Conseillé par Alex-Mot-à-Mots16 juillet 2024
Etats-Unis, racisme
Ce troisième roman de l’auteur est de facture somme toute classique : on devine très vite le fin mot de l’histoire.
Ce qui est intéressant, dans ce roman, c’est que l’auteur nous parle du Sud en 2017.
La ville de Charon dans laquelle se déroule le roman semble emblématique du Sud : sa statue d’un Confédéré que certains voudraient voir déboulonnés ; son premier shériff noir ; son président du conseil de la ville raciste…
Titus Crown est donc le nouveau shériff noir de cette ville au nom prédestiné. Ses adjoints sont blancs et chacun a son caractère.
J’ai aimé cet homme, ancien du FBI qui tente de mener son enquête malgré les bâtons dans les roues que lui met Scott le président du conseil de la ville qui n’a pas digéré son élection.
J’ai aimé ce que l’auteur nous donne à voir de la persistance de la ségrégation : les tables d’autopsie sont les seuls bastions de l’égalité (p.137) ; mais les entreprises de pompes funèbres ne sont pas les mêmes pour les Blancs et les Noirs.
Un Sud contrarié par son passé et terrifié par son avenir.
Un Sud hanté par le Christ (la ville de Charon compte plus de 30 Eglises).
J’ai découvert l’existence de l’Union des Filles de la Confédération qui avait la charge de faire élever des statues aux soldats Confédérés. Statues qui posent problème en 2017 à l’heure du déboulonnage.
J’ai aimé ce roman pour ce qu’il m’a appris des états sous la ligne Masson-Dixon dans lesquels la cohabitation noirs-blancs restent tendue.
L’image que je retiendrai :
Celle du saule sous lequel sont enterrés les corps des enfants noirs.