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Esprit d'hiver

Laura Kasischke

Christian Bourgois

  • Conseillé par (Libraire)
    22 août 2013

    Sombre Noël

    Mon gros coup de coeur parmi les livres que j'ai lu pour cette rentrée littéraire. Tout se passe le jour de Noël. C'est un huis-clos entre une mère et sa fille adoptive. Le père est allé cherché ses parents à l'aéroport mais reste bloqué là-bas à cause d'une tempête. Le roman commence précisément lorsque la mère se réveille. Une phrase lui trotte dans la tête. Comme elle, le lecteur perçoit un malaise mais sans savoir pourquoi. D'une virtuosité impressionnante, c'est une intrigue extrêmement construite. Jusqu'à la fin, je me suis fait balader... mais tout s'explique, tout se met en place lors des deux dernières pages. À la fois très réaliste, le roman flirte parfois avec le fantastique comme si tout cela n'était qu'un rêve. L'espace- temps, l'univers domestique, les racines... toutes ces notions se troublent. En arrière-plan, c'est aussi une critique de la société américaine que fait aussi l'auteure. J'aime aussi beaucoup le titre que je trouve très poétique. Bref, c'est à lire !


  • Conseillé par
    12 juin 2016

    C'est dans un climat toujours aussi anxiogène que Laura Kasischke nous livre son nouveau roman. S'il n'a pas la force d'envoûtement de Les Revenants, l'empreinte de Kasischke est omniprésente.
    L'esprit d'hiver, malfaisant, flotte, s'éparpille au long des pages, brouille les pistes et nous emporte jusqu'au dénouement glaçant.
    C'est tout d'abord une idée de la maternité à travers l'adoption que Kasischke aborde dans ce livre, vient aussi celle de la vie choisie au prix de la stérilité. Tout cela dans une atmosphère ouatée où la folie rôde et nous aveugle.
    gracedubois


  • Conseillé par
    1 août 2014

    famille, adoption

    Je me décide enfin à ouvrir ce roman. Je dois avouer que les premières pages et le récit ont été difficiles à appréhender. La narration tourne sur elle-même, certaines phrases reviennent tel un mantra.

    Et puis il y a le personnage de la mère, Holly, désespérément accroché à sa fille. Qui ne cesse de l'appeler, que c'est énervant, à l'âge où les ados ont besoin d'air et d'espace.

    Ce huis clos devient oppressant, et seules les échappées en Russie offrent un peu d'air.

    Même les créations de Steve Jobs prennent des airs mystérieux.

    Mais bien sûr, Laura Kasische est un grand écrivain, et rien, dans son roman, n'est gratuit. Tous les détails trouvent une fin logique lors des dernières pages.

    L'image que je retiendrai :

    La phrase-mantra : "Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux !"

    http://motamots.canalblog.com/archives/2014/07/12/30015456.html


  • Conseillé par
    2 septembre 2013

    Ce devait être un Noël comme les autres pour Holly et sa famille : la préparation du repas, l’arrivée des invités, l’impatience d’ouvrir les cadeaux. Mais ce matin-là, tout va mal. Holly se lève trop tard. Alors que son mari file en râlant récupérer ses vieux parents à l’aéroport, Holly reste seule avec sa fille adoptive Tatiana, ramenée de Sibérie 15 ans plus tôt. Elle essaie de rattraper son retard mais un malaise sourd l’empêche d’avancer dans ses taches. Et puis, Tatiana n’est pas comme d’habitude, elle ne fait rien pour l’aider, multiplie les reproches et les remarques acerbes. Dehors, le blizzard se renforce. Effrayés par la tempête de neige, les invités se décommandent, laissant Holly seule avec une inquiétude lancinante et une adolescente revêche.

    Une situation banale qui insidieusement devient cauchemardesque, un huis-clos angoissant, un suspense psychologique… tout le talent de Laura Kasischke qui sait si bien distiller des touches de noirceur dans une ambiance froide et aseptisée.
    De l’histoire, il ne faut rien dire sous peine de déflorer l’intrigue mais la tension monte tout au long des pages, il est quasiment impossible de lâcher le livre et ce n’est qu’à la toute dernière page que tout prend sens.
    Oscillant entre conte de Noël et thriller psychologique, entre banalité et folie, l’"Esprit d’hiver" ne finira de hanter ceux qui s’y frotteront. A lire absolument!!


  • Conseillé par (Libraire)
    25 août 2013

    Brillantissime!

    Les romans de Laura Kasischke sont une plongée dans ces banlieues américaines parfaitement lisses, où il est souvent question de dérapage au coeur d'une nature qui reprend ses droits. Ce dernier opus ne déroge pas à la règle : une tempête de neige bloque une mère de famille et sa fille le matin de Noël. Un huis clos à l'atmosphère tendue et envoûtante, parfaitement maîtrisé et brillamment construit. C'est ironique, caustique et assez dingue !
    Brillantissime !


  • Conseillé par
    24 août 2013

    A LIRE!!!

    J'ai toujours beaucoup aimé les romans de Laura Kasischke. Cette ambiance confinée et ces univers nimbés d’irréels font d'elle un écrivain vraiment à part.
    "Esprit d'hiver" ne faillit pas à la règle et nous retrouvons ici le huis-clos cher à l'auteur.
    C'est le jour de Noël. Holly et sa fille,Tatiana sont toutes les deux coincées chez elles. Les invités ne viendront pas, le blizzard paralyse la ville.
    Holly, qu'une impression angoissante obsède depuis ce matin, se fait une raison et décide alors de profiter de l'occasion pour passer du temps avec sa fille, en pleine crise d'adolescence depuis peu.

    "Quelque chose les avait suivi depuis la Russie jusque chez eux"
    Voilà ce qui revient en boucle dans l'esprit d'Holly en ce matin de Noël.
    La Russie. Pays de naissance de Tatiana.
    Holly replonge dans ses souvenirs, émouvants et douloureux. : la maladie, l'hérédité, l'adoption, la vie avec un enfant...
    Rien ne se passe comme elle le prévoit et le dialogue entre elle et Tatiana est difficile, violent, rempli d'incompréhension et de colère.
    La journée se passe ainsi entre flash-back, colère et silence, pour au final laisser le passé resurgir.
    L'apothéose se trouve dans la dernière page du livre, que j'ai relu plusieurs fois tellement ce fut un choc.
    L'écriture est maîtrisée à la perfection. Les thèmes abordés sont profonds et ne peuvent laisser personne de marbre,
    Le travail de la traductrice, Aurélie Tronchet, est remarquable.
    Elle a su choisir les mots justes, et tout dans ce roman est lourd de sens : le vocabulaire, les répétitions, les silences...
    Un roman qui me hante depuis que je l'ai refermé...
    Ma "claque" de la rentrée littéraire 2013!


  • Conseillé par
    23 août 2013

    "Esprit d’hiver" ou comment Laura Kasischke joue avec nos nerfs avec brio !

    En ce jour de Noël, Holly réveillée tard a une impression étrange. Son mari Eric est déjà parti chercher sa famille à l’aéroport chercher ses parents et leur fille Tatiana adoptée treize ans plus tôt en Sibérie dort encore. Une pensée obsède Holly « quelque chose les avait suivie depuis la Russie » et elle a l'impression de changements confus ces derniers temps. Tatiana d’habitude enjouée se montre d’humeur changeante. Holly ne comprend pas pourquoi. Mais elle met cette humeur sur le compte de l'adolescence et ne veut pas s'énerver contre sa fille. Les éléments semblent se liguer contre Holly. La neige se transforme en un blizzard : Eric est bloqué et aucun des invités ne sera présent ce qui rend furieuse Tatiana. De plus, d’étranges accidents surviennent dans la maison. Tatiana assène sa mère de reproches que ne sait plus quoi penser...

    Tout le roman se déroule entre la cuisine et la chambre de Tatiana. Un confinement qui rend encore plus oppressante l’ambiance de ce huis clos hypnotique. Les réflexions d’Holly sur l’adoption, ses envies d’écriture et les souvenirs enfouis, le comportement étrange de Tatania desservent une fin terrifiante ! Car à la dernière page, le puzzle est assemblé et tout le roman nous revient en mémoire. J'ai été scotchée, sonnée car la lumière jaillit sur cet effroyable huis clos...

    Je suis sortie très mal à l'aise de cette lecture et il m'a fallu plusieurs jours pour me défaire de ce sentiment. Laura Kasischke nous plonge dans une relation mère-fille, dans les questions légitimes en cas d'adoption et nous ferre habilement.
    Avec du recul, il s'agit d'une lecture dérangeante dont on ne sort pas indemne mais un roman fascinant et donc totalement réussi !