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La cache, Prix Fémina 2015

Christophe Boltanski

Stock

  • Conseillé par
    5 avril 2016

    famille

    Un Prix Femina intéressant, mais un peu brouillon à mon goût. Chaque chapitre n’a rien à voir avec le précédent, aucun fil directeur. Soit, cela est fait exprès pour exprimer, dans la construction du texte, une construction familiale peu commune.

    J’ai tout de même bien aimé la présentation de la maison, en commençant par la cour, puis décrivant les pièces de la maison petit à petit, avec leur lot de souvenirs.

    Peu de psychologie, mais des descriptions de faits et gestes des personnages, comme les verrait un enfant.

    Une lecture qui ne me marquera pas longtemps.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la Mère-Grand atteinte de polio et qui fait tout pour que personne ne le remarque.

    Une citation :

    « Cette famille n’est qu’une longue suite de pseudonymes, de sobriquets, d’alias achetés ou imaginaires. Des noms plus tout à fait propres à force d’en cacher d’autres qui posent tous la même question : "Qui sommes-nous ?" » (p.184)

    http://alexmotamots.fr/?p=1405


  • Conseillé par
    16 novembre 2015

    Un premier livre et une réussite!

    Ce livre s’ouvre sur l’image d’une voiture, pas n’importe laquelle, mais celle de la voiture familiale une Fiat 500 lusso de couleur blanche. A son volant, Mère-Grand aux jambes invalides à cause d’une polio contractée dans les années 1930. Une grand-mère appelée ainsi à sa demande par ses petits-enfants. L’hôtel particulier rue de Grenelle à Paris était bien plus que leur habitation, il était leur antre et leur nid. Derrière ses jolies façades de type chic, l’intérieur était à l’image de leur façon de vivre assez (ou très) particulière. A partir de chaque pièce de cette maison, Christophe Boltansky retrace l’histoire de son clan. Son grand-père Etienne était un médecin qui défaillait la vue du sang. Son épouse Marie-Elise tenait à avoir ses enfants toujours près d’elle. Un instinct de louve mêlé à celui de l’amour maternel. Pas d’éducation à strictement parler pour les enfants, pas de repas équilibrés pris à heures fixes et pas d’école obligatoire. Etienne était l’enfant unique d’un couple d’émigrés juifs venant de Russie. Un homme né ne France, qui aimait son pays et qui s’est battu pour lui mais l’étoile jaune lui a montré un autre visage de la France qu’il ignorait. Marie-Elise, elle, avait été confiée par ses parents à une tante célibataire. A travers des anecdotes qui sont quelquefois quasi-surréalistes, drôles (on imagine mal six personnes dans une Fiat 500 partir sur les routes en vacances dans une Fiat 500 et même y dormir) ou qui nous ramènent à des heures sombres de l’histoire, l’identité jalonne ce livre. Car qui est-on quand on doit se cacher ? A partir des souvenirs entendus et probablement déformés sur ses aïeuls paternels qu’il n’a pas connus, l’auteur se lance dans une quête sur l’origine de ses racines. La grand-mère de Christophe Boltansky est le pilier de cette famille atypique, attachante et de ce livre vraiment très, très intéressant. Il y a beaucoup de choses que l’on apprend sur ses grands-parents (et en particulier sur sa grand-mère) mais en dire plus serait gâcher le plaisir des futurs lecteurs aussi je ne préfère ne pas en dire plus.
    Un très bon premier livre, maîtrisé, vivant et où l’on ressent une vraie modestie de la part de l’auteur.


  • Conseillé par
    7 septembre 2015

    Bienvenue chez les Bolt

    Dans la famille Boltanski si vous demandez le fils, vous en aurez trois. Et des plus brillants. Christian, l’artiste plasticien ; Luc, le sociologue ; Jean-Élie, le linguiste. Il y a aussi une fille, Anne. Elle est photographe.

    Christophe, l’auteur de ce roman - fils de Luc- est journaliste, grand reporter. Dans cette étincelante lignée, c’est lui qui a mis en mots, avec force et pudeur, une histoire familiale des plus originales. Il nous fait littéralement pénétrer au cœur d’un cocon savamment tissé par une dévorante, mais fascinante reine mère : « Elle nous avait tous avalés (…/…) Nous étions devenus ses bras, ses jambes, une prolongation de son propre corps ». Celle qui se faisait volontairement appeler « Mère Grand » - comme un défi aux grands méchants loups- était handicapée des jambes par une polio qui l’avait frappée dans les années 30. Aussi séductrice qu’intimidante, c’est sans réserve qu’elle assumait ses choix de vie, même les plus extravagants. C’est la figure majeure de ce livre, l’étoile la plus scintillante de la galaxie Boltanski, l’origine de leur monde si singulier, mais si créatif aussi. L’auteur aurait d’ailleurs pu intituler ce roman « Le livre de ma grand-mère », tant l’hommage qu’il lui rend est flamboyant.

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