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Bolla
EAN13
9782494289079
Éditeur
LES ARGONAUTES
Date de publication
Collection
ROMAN
Langue
français
Langue d'origine
finnois
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Bolla

Les Argonautes

Roman

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782494289055
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    14.99

  • Aide EAN13 : 9782494289079
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    14.99

Autre version disponible

Lorsque j'ai lu Bolla, ce troisième roman du jeune auteur finlandais d'origine
albanaise Pajtim Statovci, j'ai été tout de suite convaincue par son écriture.
C'est incroyable à quel point il maîtrise et manie la langue pour narrer une
histoire assez inhabituelle pour un jeune auteur. Celle d'une guerre et d'un
exil qu'il n'a jamais vécu lui-même, mais qui doit avoir marqué sa vie à
travers le destin de sa famille. Cru, violent et doté d'un sang-froid presque
douloureux, Bolla est le récit d'un amour impossible entre deux jeunes hommes
dans un temps de combat implacable. Une voix littéraire hautement accomplie,
Pajtim Statovci a fait d'une expérience européenne dont la violence résonne
encore aujourd’hui - les guerres de Yougoslavie - un sujet de grande
actualité. L’ambition littéraire singulière de ce très jeune auteur, le plus
jeune à avoir remporté pour Bolla le prix le plus important de son pays, le
prix Finlandia 1919, n'est qu'à ses débuts. Représenté par l'agence très
prestigieuse Wylie, Pajtim Statovci est traduit et en cours de traduction dans
17 langues du monde entier. En France il a été publié par Denoël, puis par
Buchet Chastel, en poche par Folio. Le titre du roman, Bolla, se refère à ce
serpent mythique et démoniaque évoqué à plusieurs reprises dans le récit. Nous
avons avec la traductrice, Claire Saint Germain, qui livre ici une traduction
magnifique et très juste, décidé de garder ce titre quelque peu engimatique.
Issu des légendes albanaises il transmet à notre sens le trouble et la terreur
que la guerre sème dans une région européenne jusqu'à nos jours impregnée des
légendes et des conflits entre les ethnies. Le jeune protagoniste du roman,
Arsim, narre le mythe de Bolla ainsi: « Une fois qu’il eut créé le monde, Dieu
se prit à regretter son ouvrage. Il alla voir le diable, qui Lui demanda : –
Quel est le problème ? – Il y a un serpent dans mon Paradis, exposa Dieu. –
Tiens donc, tiens donc, répliqua le Diable sans dissimuler son sourire
mielleux. Il claqua les lèvres, attendant que Dieu baisse la tête pour lui
demander une faveur – et ainsi fit Dieu. – Donne-moi un enfant de Dieu et je
ferai ce que tu veux, je retirerai mon serpent de ton Paradis, annonça le
diable à Dieu agenouillé devant lui. – Un enfant de Dieu, répéta Dieu. – Oui,
un enfant de Dieu, énonça le diable, après quoi Dieu réfléchit. – Très bien,
finit-Il par dire, désespéré. Je te donnerai un enfant pour cela. » Et à la
fin du roman, le jeune chirurgien Miloš, dont le lecteur découvre les extraits
de son journal tout au long du récit, décrit ce que représente pour lui la
légende de Bolla: « Je ne me souviens plus de ces légendes avec la moindre
peur mais comme des expressions de bonheur ; un jour dans l’année cela peut
fuser libre et sans souci, un jour… cela peut voler sans chaînes au-dessus des
eaux et des bois, émettre en paix sa mélodie fière, étirer son corps le long
des vastes champs, des collines et des flancs des montagnes, se cacher au-
dessus des nuages ou dispenser de ses ailes de grands pans de sombre comme des
nuits sans étoiles, tremper la brillance aveuglante de son cuir dans les lacs
et les rivières, s’endormir sur les pierres et les rocs chauffés par le
soleil, dans la chaleur brûlante s’enrouler aux troncs des arbres et sous le
harnais feuillu des chênes à l’abri de la pluie ; et se faufiler la nuit venue
dans sa caverne où cela va se coucher, dans la fatigue de sa journée – un jour
heureux, ça lui suffit ; car la terre où cela fait alors sa demeure, vois-tu,
c’est la terre des rois. » Ils tombent amoureux dès leur première rencontre,
assis à une table de café. Arsim est albanais, Miloš serbe, ils sont des
étudiants à Pristina, au Kosovo, au milieu des années 1990. Les relations
entre hommes sont taboues. Le même jour, la femme d’Arsim, Ayse, lui annonce
qu’elle attend un enfant. Arsim a accepté le mariage arrangé qu’ont souhaité
ses parents. Il accepte aussi la violence qu’il exerce désormais contre Ayse.
Quelques mois plus tard, la guerre va bouleverser leur vie. Les Serbes
persécutent les Albanais, des millions de réfugiés, une férocité odieuse se
déclenche qui plongera toute une région de l’Europe dans la guerre. « choisis
ton camp et souviens-toi que l’ennemi n’est pas un être humain, il n’a pas de
visage, pas de famille, il n’est l’enfant de personne ni le parent de
quiconque, l’ennemi n’a ni sœur ni frère et l’ennemi n’éprouve aucune pitié,
et donc toi non plus. » « s’ils savaient à quelle vitesse l’esprit se brise,
avec quelle soudaineté la mal prend la place du bien et la facilité avec
laquelle on tue alors, avec quelle aisance et quelle légèreté, parce qu’on
s’est soi-même convaincu qu’il faut tuer, il faut le faire maintenant, il n’y
a pas d’autre possibilité, soit on tue soit on se fera tuer, simple, sans
faille, cela coule de source. » Arsim va partir avec sa famille pour un pays
étranger, Miloš va s'engager comme médecin au front et connaître la barbarie
de la destruction et les traumatismes profonds. Le premier deviendra un mari
violent, un père tyrannique, le second sombre dans les ténèbres de la guerre.
Bolla est l’histoire d'un désir impossible, des occasions manquées et d’une
passion pour la vie qui se fracasse sur une réalité absurde et en même temps
atrocement vraie. Ce roman est à la fois rage et tendresse, amour et horreur,
chantage des désirs qui nous torturent, car "les rêves courent après les
mensonges que nous nous racontons". Vivre quand on ne peut pas être qui on
est, se cacher du monde dans le monde, comment est-ce possible ? Pajtim
Statovci aborde cette question dans le plus intime comme dans le grand
ensemble à l’aide de son écriture d’une virtuosité qui n'a ni temps ni lieu.
Le récit d’Arsim, impitoyable et lourd d’opportunités manqués, alterne avec
les entrées de journal très poétique de Milos sur son expérience de la guerre.
La légende d'un serpent démoniaque et destructeur, Bolla, accompagne le récit
de cet amour errant et dépourvu d'espoir. ​ « Parfois je me tourmente et je
remplis le paysage d’un brouillard qui s’accumule sur la mer, semblant lutter
avec lui-même, et il pleut à verses, et autour de nous la tempête déchaînée
fait rage, et alors tu viens te blottir contre moi parce que tu as peur, toi
aussi, que la maison que nous avons bâtie se disloque, que l’ouragan emporte
tout avec lui. » « Certains disent qu’on reste le même toute sa vie, mais ici
j’ai compris que, à dire vrai, devenir autre cela se fait d’un coup d’un seul,
c’est un jeu d’enfants, un tournemain, cela ne demande rien d’autre que de le
vouloir, la capacité de fermer les yeux, d’imaginer, la détermination pour
traverser sans hésiter ses mauvais souvenirs, s’avancer à travers la marée
montante d’un passé cruel jusqu’au point où le paysage en bord de route est
neuf, l’air saturé par demain. » Et la presse est élogieuse : "Les amoureux du
nouveau roman de Pajtim Statovci, d'une exquise beauté, se rencontrent au pire
moment du monde. (…) Dans son troisième roman, Statovci, 29 ans, fait preuve
une fois de plus d'une étonnante et indéniable virtuosité qui élève son art
dans une dimension qui n'a ni temps ni lieu. (…) Bolla poursuit de manière
impressionnante la carrière de Pajtim Statovci, d'un calibre international."
\- Helsingin Sanomat, Finlande "Étonnant, intense, mélancolique." -
"Multifacettes, habile, contemplatif, voluptueux." \- Turun Sanomat, Finlande
La traduction anglaise publié chez Faber & Faber a été finaliste du
prestigieux Dublin Literary Award et l’édition américaine publié chez Pantheon
Books finaliste du prix Kirkus Prize for Fiction : There Are the 2021 Kirkus
Prize Fiction Finalists | Kirkus Reviews Des traductions sont parues ou en
cours chez les éditeurs les plus prestigieux dont : Luchterhand en Allemagne,
Patakis en Grèce, Pantheon Books aux États Unis, Faber & Faber au Royaume Uni,
De Geus aux Pays Bas, Sellerio en Italie, où le roman a été un beau succès
public. "Une écriture étonnante caractérise ce portrait d'amour, de perte et
de guerre de l'écrivain finlandais né au Kosovo et finaliste du National Book
Award, Statovci (La Traversée). ... Statovci adopte un ton profondément sombre
alors que les personn...
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