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L'incurable de la vérité, Un réel de la psychanalyse
EAN13
9782749274881
Éditeur
Erès
Date de publication
Collection
érès poche - psychanalyse
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'incurable de la vérité

Un réel de la psychanalyse

Erès

érès poche - psychanalyse

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782749274881
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    12.99

  • Aide EAN13 : 9782749274898
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    12.99

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« Lorsqu’au début (mars 2020) des mesures politico-sanitaires autour de la
pandémie j’ai constaté qu’une majorité de psychanalystes lacaniens
s’enfermaient chez eux, renonçaient à recevoir en présence des analysants et
pratiquaient éventuellement la télé-analyse, cela fut un choc et je fus envahi
par des sentiments de colère et de solitude. Ainsi mes collègues désertaient-
ils leur poste en pleine tempête et se calfeutraient dans leur domicile,
retranchés derrière des injonctions qui en fait ne les concernaient pas
puisqu’on était autorisés par dérogation à se déplacer pour des soins ! Quelle
démission ! L’argument selon lequel la psychanalyse n’était pas une profession
réglementée ou qu’un psychanalyste n’est pas un soignant m’apparaissait
scandaleux et de mauvaise foi. La psychanalyse n’a-t-elle pas été par
identifiée par Lacan, en 1973, à un poumon artificiel face à l’angoisse
déclenchée par les progrès de la science ? Et là, la science était appelée en
renfort d’une politique impuissante ! Je mis quelque temps à relier les
sentiments que j’éprouvais à mon histoire personnelle. Suite à une
tuberculose, attrapée sans doute à l’hôpital où j’étais externe et après avoir
justement été vacciné par le bcg, j’avais été atteint par l’épidémie et je dus
me confiner dans un sanatorium quelques mois. Expérience très riche qui
m’avait conduit à demander à Lacan de faire une analyse. L’excès des
sentiments qui m’envahissaient se changea vite en réaction de ne pas en rester
là et de les transformer en ce que j’appelle “épreuve de vérité”. Comment des
analystes lacaniens pouvaient-ils aborder les événements en se fixant sur des
personnifications guignolesques du virus sans même prendre le temps d’analyser
les effets des discours qui sont tenus sur lui et qui encadrent les
significations et les actes que cela autorise. Qu’en était-il de l’acte du
psychanalyste ? Derrière son écran d’ordinateur ? Il me fallait prendre la
parole en public. Pas pour seulement m’insurger, dénoncer ce qui me choquait,
mais dire mes raisons de pratiquer autrement. » E.P.
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