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L'économie du cinéma américain / histoire d'une industrie culturelle et de ses stratégies, histoire d'une industrie culturelle et de ses stratégies
EAN13
9782200355623
ISBN
978-2-200-35562-3
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
DD.CINEMA
Nombre de pages
286
Dimensions
2,1 x 1,5 cm
Poids
380 g
Langue
français
Code dewey
384.809
Fiches UNIMARC
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L'économie du cinéma américain / histoire d'une industrie culturelle et de ses stratégies

histoire d'une industrie culturelle et de ses stratégies

De ,

Armand Colin

Dd.Cinema

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Introduction?>« Depuis qu'il a découvert que Lassie n'était pas une chienne mais un chien, le public pense le pire de Hollywood. »Attribué à Groucho Marx.Un certain Archibald Alexander Leach – dit Cary Grant – définissait ainsi son métier : « On a notre usine, qui s'appelle un plateau. On fait un produit, on le colore, on le titre et on l'achemine dans des boîtes en ferraille. » Comment mieux décrire la réalité prosaïque de ce travail, certes exercé sous les sunlights ou les palmiers de Californie, mais régi par des lois économiques, des contraintes techniques, des rapports sociaux.C'est cette dimension que nous souhaitons développer dans ces pages. Il ne s'agit donc pas ici d'écrire un énième récit du mythe hollywoodien, mais de découvrir une autre facette de son histoire, non moins passionnante. Celle des entreprises et des rapports économiques qui lient les membres de cette industrie. Celle des découvertes techniques qui n'ont cessé de bouleverser ses pratiques et ses marchés.Cet aspect de l'histoire de Hollywood commence à éveiller l'intérêt. En abordant son Film hollywoodien classique, Jacqueline Nacache, par exemple, indique d'emblée que son « postulat de départ sera la thèse, émise dans toutes les réflexions récentes, selon laquelle le succès du film hollywoodien est avant tout le triomphe d'un mode de production, lui-même élaboré sur le modèle de l'industrie capitaliste américaine » (Nacache, 2005).Nûment, Thomas Guback écrit : « Ce qui est au centre de mon travail est l'idée que le but suprême des compagnies cinématographiques est le profit ; les films sont les moyens de l'obtenir. Les détenteurs de capitaux placent leur argent de façon à atteindre ce but » (Guback, 1987). Si la conception d'un cinéma enraciné dans un substrat économique, sociologique et technique commence à être partagée très largement outre-Atlantique, elle ne l'est pas encore complètement en France, même si certaines publications prennent aujourd'hui en compte cette dimension. Scruter le cinéma du point de vue de l'économiste n'aboutit pas à en ternir les beautés esthétiques. Examiner les conditions d'existence au fil du temps des films hollywoodiens ne rabat rien du ravissement qui peut nous saisir à une attitude de Marlène Dietrich, une saillie de Groucho Marx, une œillade de George Clooney, une scène des frères Coen... Et, certes, le geste créateur qui arrache certains films élus à la glèbe de la production du spectacle hollywoodien ne peut être réduit à des considérations économiques. Il n'empêche que la production de films, à Hollywood, est d'abord et avant tout une activité destinée à fournir du spectacle en boîte à des entrepreneurs de spectacles : les salles seules jadis, une palette d'écrans autrement plus ample aujourd'hui. La production cinématographique n'existe que pour répondre à la demande de spectacle. La plupart des histoires du cinéma sont bâties en ce sens sur un contresens majeur. Elles se fondent pour l'essentiel sur une histoire des films, au mieux sur une histoire des sociétés de production, alors que l'élément moteur devrait être une histoire du spectacle cinématographique, de ses conditions de production, de présentation et de valorisation. En effet, les salles proposent avant tout un spectacle. Celui-ci est à l'origine constitué d'une série de courts métrages (la première projection des frères Lumière, par exemple). Dans les années suivantes, le spectacle mêle présentation de films et numéros vivants (voir le film Prologues). Dans la période classique du cinéma, le spectacle cinématographique comprend des courts métrages, des bandes d'actualité, des cartoons puis un ou deux longs métrages. On ne peut comprendre la domination des majors hollywoodiennes sur le marché des salles si l'on ne tient pas compte du fait que celles-ci sont également productrices et distributrices de ces autres éléments du spectacle. Ainsi Paramount vend-elle aux salles ses longs métrages, mais aussi les dessins animés des studios Fleischer. Betty Boop ou Popeye, à cet égard, comptent autant que le succès d'une Mae West. Essentielle également, la salle elle-même. Son architecture, son décorum, les services qui y sont offerts font partie intégrante de l'« expérience cinématographique ».
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