Passages de jeunesse

«Pendant que j'écrivais, la fin de l'été est arrivée. La lumière a pris un éclat tamisé comme celui du cuivre, la bruyère s'est épanouie sur la lande et les dunes autour de Skagen. Des îlots de violet dans les élymes des sables, sous le vaste ciel vide. Ma fille la plus jeune, un an et demi, a commencé à parler pour de bon, sa grande sœur, elle, a commencé à répondre, et elles ne rentrent plus dans leurs chaussures d'hiver. Tout change, de manière imperceptible la plupart du temps, comme les dunes qui se déplacent de quelques mètres chaque année, d'une mer vers l'autre. Et puis, il y a le changement brusque et inattendu qui, d'un coup, rompt le lien entre le présent et ce que nous avons derrière nous.» Jens Christian Grøndahl.
«Avec un peu de chance et de prudence, j'ai déjà couvert plus de la moitié du chemin qui conduit à ma disparition inévitable. Peut-être est-ce le bon moment pour me retourner et pour songer un peu à la manière dont j'ai franchi la moitié de cette première moitié...»