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Nouvelles Questions Féministes, vol. 38(1)/2019, Féminismes religieux - Spiritualités féministes
Format
Broché
EAN13
9782889011605
ISBN
978-2-88901-160-5
Éditeur
Éditions Antipodes
Date de publication
Collection
Nouvelles Questions Féministes
Nombre de pages
216
Dimensions
16 x 3,8 cm
Poids
436 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Nouvelles Questions Féministes, vol. 38(1)/2019

Féminismes religieux - Spiritualités féministes

Éditions Antipodes

Nouvelles Questions Féministes

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La libération des femmes passe par la rupture avec les références et les
institutions religieuses __ : voilà qui résume la vision de bon nombre de
féministes des années 1960 à nos jours et dont les slogans peints sur les
poitrines nues des Femen constituent une résurgence contemporaine. Cette
posture critique, légitime, repose d'abord sur le constat du statut subalterne
réservé aux femmes au sein du christianisme, du judaïsme et de l’islam. Aux
yeux des féministes, le point le plus problématique réside dans l’impact
négatif des trois monothéismes sur les rôles assignés aux femmes au sein de la
société civile. Les renvoyant à leur nature et à leur fonction de mère et
d’épouse, le différencialisme – le plus souvent offensif – qui imprègne ces
traditions religieuses s’accompagne en effet de positions très restrictives à
l’égard des femmes sur toute question concernant la libre disposition de leur
corps (droit à la contraception et à l’avortement, légitimité d’une sexualité
non reproductive et indépendante du mariage, égalité de traitement entre homos
et hétéros). Ce bilan critique est-il venu sceller la conviction chez la
plupart des féministes laïques ou non croyantes qu’une véritable avancée du
féminisme supposait de renoncer à toute forme de croyances et de pratiques
religieuses ou spirituelles, considérées comme nécessairement discriminatoires
et aliénantes.

Or, bien avant les années 1970 déjà, des revendications féministes émergent au
sein des trois monothéismes majeurs, mais ce n’est qu’à ce moment-là que ce
positionnement se structure et s’organise davantage, devenant ainsi plus
lisible en particulier pour le christianisme et le judaïsme. A la même
période, une claire dimension féministe se dessine également dans différents
nouveaux mouvements religieux (Wicca, culte de la Grande déesse, etc.). Dans
les années 1980-1990 enfin, on assiste à l’émergence et à la diffusion, dans
différents contextes socio-géographiques, des féminismes islamiques. En
proposant de consacrer un numéro de NQF au sujet « Féminismes religieux -
Spiritualités féministes », nous souhaitions mieux comprendre cette réalité
socio-historique – souvent peu connue dans nos milieux francophones –, à
savoir la structuration d’une critique féministe « de l’intérieur », portée
par des femmes optant pour une posture féministe tout en s’engageant au sein
d’un des trois monothéismes ou d’un nouveau mouvement religieux ou spirituel.
Il s’agit là des traditions religieuses les plus présentes dans les sociétés
occidentales de la deuxième moitié du XXe siècle.

Le religieux est partie intégrante des conditions de vie des femmes, non
seulement une cause mais aussi un possible levier pour les changer. L’examen
des stratégies féministes que certaines déploient dans divers contextes
religieux rend visibles et lisibles les marges de manœuvre qui existent dans
les espaces religieux, même lorsque ceux-ci sont très institutionnalisés et
codifiés. Au bout du compte, ce numéro suggère que le féminisme peut dépasser
les frontières entre le monde religieux et le monde séculier, celles-ci étant
bien plus poreuses que veulent nous le faire croire les fondamentalistes.
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