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L'homme indigné
Format
Broché
EAN13
9782204098274
ISBN
978-2-204-09827-4
Éditeur
Cerf
Date de publication
Collection
BIBLIO DU CERF
Nombre de pages
299
Dimensions
20,1 x 13,5 x 2,4 cm
Poids
701 g
Langue
français
Code dewey
179.8
Fiches UNIMARC
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Indisponible
Camus analysait la révolte comme le sentiment qui assure la dignité de l'être humain. Parallèlement, l'indignation est le sentiment premier –; à ce titre irréductible –; qui révèle l'existence de la justice. On ne saurait s'indigner que devant une injustice réelle infligée à un être humain concret. L'indignation ignore les idées générales, seraient-elles généreuses, au profit des réalités singulières. Dans une société victimaire vouée à la compassion collective, nous risquons de perdre le sens profond de l'indignation. C'est pourquoi, à la suite de Dostoïevski et de Nietzsche, mais aussi de Tom Wolfe et de Philip Roth, il faut dénoncer les fausses indignations. Il est facile de reconnaître ces dernières qui permettent à chacun de se donner bonne conscience à peu de frais. Les indignations idéologiques, provoquées et feintes, sont renforcées par la pression médiatique sous une forme collective et restent indifférentes au sort réel des hommes. Ce sentiment ne révèle la dignité d'un être soumis à une injustice que s'il se dresse immédiatement, sans calcul, devant l'indignité infligée à une personne singulière. Les indignations collectives sont celles du ressentiment. La seule qui donne un sens à l'exigence de justice est celle, naturelle, qui, selon le mot de Bernanos, est " le cri spontané d'une conscience outragée par le scandale ". -- Camus analysed rebellion as the emotion that confirms human dignity. At the same time, indignation is the primary - and thus irreducible - emotion that reveals the existence of justice. One can only be indignant when confronted with a genuine injustice inflicted upon a real human being. Indignation ignores general ideas, no matter how noble, in favour of individual realities. In our victim-sensitive society, pledged to collective compassion, we risk losing the deeper meaning of indignation; which is why, following the example of Dostoyevsky and Nietzsche - not forgetting Tom Wolfe and Philip Roth - we should denounce false indignation. It is easy to recognise the latter, which enables each one of us to salve our conscience with the minimum of inconvenience. Induced and feigned ideological indignation is reinforced by pressure from the media in a collective form, and is indifferent to the real fate of real people. This emotion only reveals the dignity of an individual subjected to injustice if it is immediately evident, without ulterior motives, and inflicted upon a unique individual. Collective indignation ensues from resentment. The only form that confers some meaning to the need for justice is the natural indignation which, to quote Bernanos, is 'the spontaneous cry of a conscience outraged by a scandal'.
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