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La science-fiction
EAN13
9782200347178
ISBN
978-2-200-34717-8
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
128
Nombre de pages
128
Dimensions
18 x 13 cm
Poids
127 g
Langue
français
Code dewey
800
Fiches UNIMARC
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La science-fiction

De

Armand Colin

128

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Introduction?>« Les poètes chantent choses de l'admiration, mais non pas à croire. Toutefois ne sont point leurs dictz tous fabulatoires. »Jean Bouchet (XVIe s.)1. La science-fiction : exploration d'un domaine?>La SF explore ou construit à sa façon, dans l'imaginaire, les rapports qu'entretient l'humanité, occidentale en premier lieu, avec un environnement technologique, médiatique et même psychique, issu de découvertes réelles ou supposées. Elle contribue à un travail d'apprivoisement mental du futur, et même du présent, grâce à de nouvelles métaphores empruntées aux technologies nouvelles, et initie à notre technoculture. Ainsi, il est vraisemblable que « dans une période de changements soudains, les amateurs de science-fiction sont mieux préparés à faire face au futur que les gens ordinaires, parce qu'ils croient au changement » (Robert Heinlein).1.1 Le domaineIl est constitué de fictions narratives, littéraires ou filmiques, mettant en scène de façon très réaliste, presque naturaliste, des aventures qui ont pour but d'explorer les potentialités de ces mondes inventés, dans un rapport plus ou moins scientifique avec l'horizon dans lequel on les inscrit. Ces aventures sont des moyens d'« expérimentations mentales » dans et par ces « mondes possibles ». À l'aide d'un vocabulaire aux connotations scientifiques ou techniques, elles évoquent des thèmes et des notions en relation avec les éventuels prolongements politiques, ou même théologiques, de la réalité connue. 1.2 Les viséesL'une des visées de la SF est de créer une sensation d'émerveillement ou de sidération devant des futurs ou des univers possibles et étranges : le sense of wonder. Ce dernier naît, à l'instar de la science et de la philosophie selon Aristote, de l'étonnement qui subjugue l'imagination tout en la poussant à l'admiration.L'autre but de la SF est de placer le lecteur en position d'observateur privilégié devant des réalités possibles – présentes, passées ou futures –, en lui faisant adopter l'angle de vision d'un ethnologue virtuel, éventuellement placé dans une perspective critique.1.3 Les imaginaires de la SFL'imaginaire de la SF est donc en constante évolution. La SF s'est d'abord construite à partir d'idées et d'images de la science et des techniques issues de la première révolution industrielle, dont les produits apparaissent sous forme d'objets merveilleux* chez Jules Verne. Elle a modifié ses images et son ton lors de la seconde industrialisation et de l'avènement de la consommation de masse, c'est-à-dire lors de la mise en place d'un monde régi par la publicité. On en trouve un bon témoignage, à tonalité satirique, dans Planètes à gogos (1953) de F. Pohl et C.M. Kornbluth. La SF se trouve aujourd'hui confrontée à l'industrialisation de la communication et du virtuel – que les cyberpunks* avaient déjà imaginée (cf. Neuromancien, Gibson, 1984). En effet, engendrée par le développement des technosciences*, la réalité contemporaine devient un processus, une création perpétuelle, au point que la SF de chaque période a été obligée d'inventer de nouvelles approches. P.K. Dick, après H.P. Lovecraft, avait inventé un univers où les fantasmes personnels prenaient réellement corps, et se nourrissaient de bribes de la réalité sociale. J.G. Ballard déplace le problème de d'exploration de l'espace galactique vers l'espace intérieur (inner space). Puisque notre monde empirique est constitué aujourd'hui de tout ce dont la SF de l'«âge d'or » avait auparavant rêvé, puisque le fondement de notre réalité est comme la matérialisation de ces rêves, la SF explore alors les conséquences produites par ces changements dans notre espace intérieur, qui peu à peu entre en osmose avec ces univers mentaux construits par la civilisation occidentale.Pour construire son imaginaire, la SF a d'abord recyclé les mythes des cultures antérieures comme on a pu le voir avec le personnage du docteur Frankenstein, véritable « Prométhée moderne ». Les auteurs de SF ont aussi questionné les mythes de la création et des « guides » de l'humanité– des divinités ou des entités extraterrestres (ET) – comme l'a fait Arthur Clarke avec 2001, l'odyssée de l'espace (1968). Ils ont ensuite mythifié la technique et la science en les associant naïvement au mythe social du « progrès » : « La science elle-même, dès qu'on la conçoit comme un tout cohérent et qu'on en tire des modes de représentation et de comportement, joue le rôle d'un mythe. » (Smith, 1996).
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