Tout d'abord, une grosse embrassade masquée aux Éditions L'Atalante qui ont vécu un déconfinement difficile !
Le Sang des 7 rois est décidément un roman particulier à lire. Assez loin de la conception habituelle du roman de fantasy, on part sur les routes avec des personnages en rupture avec les stéréotypes. Rose, l'étrange jeune fille aux pouvoirs, fuyant à travers forêts et monts avec un vieux moine. Une bande de millenials (je parle de leur âge) aux pouvoirs plus ou moins quelconques gardant la pureté du sang de la noblesse et du peuple. Orville, le héros, soldat intelligent, efficace, brusque mais compatissant, passant du statut de pisteur à roi, en passant par la case prison. Les personnages sont nuancés, ont leur mystère et leur part d'ombre. Ils ont peur, ils ont leurs faiblesses et leurs compétences propres.
L'histoire est assez originale. Cette histoire de sang bleu est une bonne intrigue pour dépoussiérer le mythe de la rébellion contre l'ordre établi. Mais pour le coup, je n'ai pris fait et cause ni pour les rebelles, ni pour l'ordre. L'ordre n'a rien de séduisant, la rébellion rien de fascinant. Par contre, le coup du "je vais sur une île et je la transforme en royaume", une sorte de Kaamelott mixé à Koh Lanta, est vraiment une bonne idée.
Bref, un récit un peu longuet à démarrer, mais élaboré, des personnages intelligents et hors du commun et un univers intéressant. J'attends de voir la suite !
L'Art de la guerre, ou le Bon sens appliqué au commandement militaire.
L'Art de la guerre, avec ses quelques trois cents pages, pourrait nous faire imaginer en premier lieu qu'il s'agit d'un essai sur les bonnes pratiques à adopter pour un commandant en herbe. Cela serait sans compter sur l'illustre réputation de son auteur, Sun Tzu, et de son influence sur tant et tant d'auteurs, commentateurs, militaires, dirigeants.
Ce livre est découpé en plusieurs chapitres, abordant chacun un aspect du commandement militaire. Sun Tzu décortique l'attitude d'un général en guerre, la conduite de son armée, ses potentielles erreurs. Il y explique comment exploiter les failles de l'ennemi et ses propres forces. Il passe un temps nécessaire sur l'utilité de calibrer sa stratégie ou sa tactique aux conditions intérieures (moral) et extérieures (terrain) aux troupes.
Très intéressant, même si parfois redondant dans ses explications. Attention à la traduction que vous choisirez. Selon, ça peut être ou pas rebutant. Je comprends aussi pourquoi certains passages peuvent appeler chez certains la comparaison avec des techniques de management, c'est du bon sens.
En tout cas, bonne lecture. Je vous déconseille néanmoins d'aller lever une armée et d'envahir avec votre voisin pour lui piquer trois lopins de terre.
Comment accepter l'autre ?
C'est un livre, qui sous un vernis SF, vous dérange et donne à réfléchir dans notre rapport à l'altérité, dans notre acceptation des différences.
L'amorce est originale mais une fois qu'on accepte l'idée d'une personne qui ne dort plus, ce n'est pas la partie la plus intéressante.
C'est au moment où ces enfants qui ne dorment pas grandissent qu'on réfléchit vraiment. Cette communauté de Non-dormeurs doit combattre toutes les oppositions que le reste du monde met face à elle. Cela interroge forcément sur la façon dont, dans le monde réel, nous nous confrontons à l'autre. La manière dont nous regardons et nous traitons celui ou celle qui est différent ou différente.
Le livre peut paraître parfois un poil manichéen mais il n'est pas impossible qu'on sera amené à ce genre de situation à un moment ou à un autre. Et l'homo sapiens s'efforçant de faire face à sa propre condition, et qui sait, son effacement.
Bonne anticipation, pas si irréaliste et à lire.
Voilà un condensé de vies, d'histoires, de savoirs bien passionnants ! C'est un plaisir de revivre l'Histoire en compagnie des femmes illustres de l'antiquité (Cléopâtre, Hatshepsout) et de figures plus contemporaines (Oum Kalsoum ou Hoda Shaarawi) mais aussi l'occasion d'en découvrir d'autres, bien moins connues d'un public non initié. L'approche nous donne l'impression de vivre leurs vies, tambours battants La narration prend le pas de l'idéologie du personnage parfois, et d'autres fois, apporte un éclairage sur la part du mythe et celle de la réalité historique du personnage.
C'est à mettre à l'honneur de Gilbert Sinoué. Les histoires sont très succinctes mais c'est l'idée de ces biographies-saynètes. Une porte d'entrée agréable pour donner envie de découvrir plus certaines protagonistes.
Il n'y a pas d'âge pour lire un bon fantastique !
Une enivrante porte d'entrée dans la littérature fantastique pour tout enfant ou adolescent. La mienne, car c'est le premier roman que J'ai Lu (et non pas Folio ! Ahah. D'accord pardon.) et aujourd'hui encore, à chaque fois, il me fait toujours rêver.
Ce premier tome décrit un univers à cheval entre notre monde, un monde parallèle, celui d'Ys (en Bretagne, remarquez !) et un troisième, bien plus obscur. Les personnages sont des adolescents intelligents, distincts, attachants et facilement identifiables. On prend vraiment du plaisir à les découvrir, que ce soit Guillemot, Ambre ou Romaric. Le premier est une addition de mystères qu'on apprécie découvrir avec la plume légère, musicale de Erik L'Homme.
Et cette saga se permet en plus d'être intéressante et pédagogique ! Par la magie des graphèmes, les lecteurs découvrent la beauté de l'écriture runique et ses symboliques.
L'affection que j'ai pour cette saga me fait clairement désavouer cette nouvelle couverture. Quand on sait à quel point l'aspect visuel peut jouer, pourquoi, Tonnerre d'Ys, a-t-on troqué la belle couverture fantastique contre ce quadricolore dessin qui ne donne aucun frisson ?