RE: Compte-rendu expédition
La « Douzième expédition » en Zone X comportait quatre membres, et s'est achevée dans les circonstances que l'on sait. Voici le journal de bord de la biologiste, qui éclaire certains des rapports précédents.
Vous recevrez l'analyse détaillée sous peu, mais en préambule : vous savez que la Zone X a beaucoup perturbé chaque expédition et poussé certains membres au suicide. Même si les rapports s'accordent sur des événements difficilement explicables ou des apparitions, je vous enjoint à ne pas accorder plus de réalité que nécessaire à ces descriptions.
La Zone X ne présente aucun danger intrinsèque, et toutes les dispositions sont prises pour protéger les membres de chaque expédition.
Et souvenez-vous que toutes ces informations sont confidentielles.

Dans la cité-état de Gujaareh opèrent les collecteurs du Hétawa, chargés de prélever la Dîme Finale des individus dont l’heure est venue de passer une dernière fois dans le royaume des rêves. Grâce à cette dîme, les prêtres peuvent soigner les malades et consoler les affligé·es, et ainsi maintenir la paix.
Éhiru, le plus doué des collecteurs, essaie de se remettre d’une collecte ratée – une âme vouée aux tourments éternels par sa faute – quand il se retrouve au centre d’un complot qui pourrait bien mener à la guerre. Avec, en plus, l’apparition d’un faucheur – un collecteur devenu fou, tuant sans discriminer – la ville semble plonger dans la corruption. À charge pour le collecteur et son apprenti de découvrir la vérité.
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À part les trois personnages principaux remarquablement écrits, l’intrigue bien ficelée et l’univers fourni et cohérent, on trouve dans ce roman de nombreux sujets intéressants : la foi en des principes supérieurs détournée par de mauvaises personnes, la trop grande exigence envers soi, l’amour filial…
À noter : quand un nombre désespérant d’œuvres de fiction met en scène des romances homosexuelles pédophiles, perpétuant les clichés du temps du « crime pédérastique », N. K. Jemisin décrit les sentiments (charnels, entre autres) d’un mineur pour un adulte, mais l’adulte n’éprouve pour ce mineur que l’amour d’un père pour son fils, sans aucun élément sexuel ni aucune ambiguïté à ce sujet. À bon entendeur·se…

Les romans de science-fiction de Ursula Le Guin dans une édition intégrale. Du Monde de Rocannon aux Dépossédés, en passant par La main gauche de la nuit, cet ouvrage offre une vue chronologique des thèmes privilégiés de l’autrice et l’évolution de son écriture : de 1966 à 1974, elle a décrit la guerre contre les ennemis du bien, les relations entre des peuples n’ayant rien en commun, les tourments d’un homme qui a perdu la mémoire, l’immersion dans une culture à peine compréhensible, une critique acerbe de la société de consommation… Cela toujours dans un style fluide, racontant des personnages aux prises avec leur propre condition, par une autrice et essayiste aux réflexions éclairantes sur l’état de la société et de la littérature.

Le père Porcher, c’est le gros bonhomme en rouge qui, chaque hiver, passe dans les chaumières pour y déposer des cadeaux. Dans son traîneau tiré par quatre gigantesques porcs, il sillonne la nuit pour apporter aux enfants les présents qu’ils méritent. Ou plutôt : il devrait, car cette année, il paraît absent… et, pour la trame magique du monde, qui repose entièrement sur les croyances des petits et grands, c’est une catastrophe : si même le père Porcher n'existe pas (ou plus), que penser de ses lutins, de Jack Frost et des autres mythes ?
Bien décidé à ne pas laisser disparaître la magie de la nuit du Porcher, c’est donc Mort qui enfile le costume et qui entame la tournée. Mais ce squelette de deux mètres de haut, qui manie la faux comme personne, s’occupe d’habitude des trépassé·es et rarement des enfants, alors il a un peu de mal à jouer le rôle…
Un roman qui met en lumière notre rapport aux mythes et aux concepts, avec humour.

Note : chaque ouvrage du Disque-monde peut être lu indépendamment des autres, dans n'importe quel ordre. Voir la chouette infographie sur le site de L'atalante : https://www.l-atalante.com/uploads/blog/disque-monde-le-guide-de-lecture.pdf

Le premier livre des Annales du Disque-monde, La huitième couleur raconte l’histoire de Rincevent, étudiant magicien viré de son école, présentement engagé comme guide touristique par un citoyen agatéen en goguette. Ce citoyen, nommé Deuxfleurs, est richissime, ce qui attire bien sûr toutes les personnes un peu entreprenantes de la ville d’Ankh-Morpork – lisez : les tire-bourses et les mercenaires – et entraîne le pauvre Rincevent dans des péripéties dont il se serait bien passé : il n’avait pas prévu de se retrouver dans le caveau d’un dieu maléfique, d’être poursuivi par des loups ou capturé par des dryades, mais c’est le genre de chose qui arrive sur le Disque-monde.
Le tout est une parodie d’heroic-fantasy, écrite avec humour et qui a subverti mes attentes à chaque page, et truffée, comme tout ce qu’a écrit Terry Pratchett, d’observations et de réflexions sur le monde réel.
Note : chaque ouvrage du Disque-monde peut être lu indépendamment des autres, dans n'importe quel ordre. Voir la chouette infographie sur le site de L'atalante : https://www.l-atalante.com/uploads/blog/disque-monde-le-guide-de-lecture.pdf