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Brest en Bulle

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Dauvillier Loïc

Le Lombard

16,95
Conseillé par
11 juillet 2012

Chronique

Comme les grands, l’enfant doit savoir… L’étoile jaune, les insultes et les humiliations, les délations par les « collabos », les coups de matraque et les cris sans fin. Les râles et les rafles. Les camps de la mort. Il faut lui transmettre aussi cette page, la plus sombre de notre histoire. Qu’on le veuille ou non, il s’agit là d’un devoir de mémoire.

L’enjeu est de taille : sensibiliser les jeunes d’aujourd’hui, c’est obtenir des garanties pour demain, du moins faut-il l’espérer.

A ce titre, L’Enfant cachée est une lecture à conseiller. Elle nous paraît même nécessaire !

L’ouvrage, scénarisé par Loïc Dauvillier, dessiné par Marc Lizano et colorisé par Greg Salsedo, peut être qualifié de pédagogique et délicat. A travers le récit de sa grand-mère, qu’elle a surprise pleurant sur de vieilles photos, la petite Elsa découvre la vie sous l’Occupation et le triste sort réservé à la communauté juive. Elle apprend le sacrifice de ses arrière-grands-parents et le courage de ceux qu’on appellera plus tard les « Justes ». Elle constate en somme que l’âme humaine n’est pas toujours noire, qu’au plus profond de la nuit des cœurs battent encore, en brûlant d’espoir. Si sa mamie a survécu au milieu du chaos, elle le doit certes à la chance, mais aussi et surtout à l’amour de ses parents, au courage de ses voisins, aux risques pris par une vieille fermière…

Les grosses bouilles rondes de Marc Lizano , ces visages très expressifs dont il a le secret, sont particulièrement touchants. Ils collent à un récit qui se veut accessible à tous. Rien n’est éludé, même pas le pire, qu’on suggère habilement.

De notre point de vue, les auteurs ont remporté leur pari, pourtant très risqué : traiter de la Shoah sans verser dans le voyeurisme ou l’obscénité, permettre la transmission aux plus jeunes tout en les préservant.

Précisons encore qu’une exposition sera présentée prochainement, à l’occasion du festival d’Angoulême (Espace Franquin). Elle fait le lien entre les événements historiques et L’Enfant cachée, qui demeure une fiction. Quand un sujet vous tient à cœur et qu’on a des convictions…

Bert’

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Conseillé par
10 juillet 2012

Chronique

Rebecca est une petite fille souvent malade qui a pour meilleur ami Ernest, un microbe qu’elle a « attrapé » un jour de pluie. A 6 ans (bientôt et demi), Rebecca est obligée de supporter le divorce de ses parents (sa mère se trouve un nouveau petit ami qu’on découvre dans le tome 2, « Sam le repoussant », et son père part vivre ailleurs…) et ne trouve pas beaucoup de réconfort auprès de sa sœur Coralie, âgée de quatorze ans, qui a ses propres histoires (d’amour) à gérer. Dans le tome 3, « pépé bestiole », on découvre aussi de sympathiques grands-parents qui vont redonner de la joie à Coralie et Rebecca à la campagne !

Dans ce tome 4, Rebecca continue ses vacances avec son père au « royaume des cailloux qui marchent ». Elle fait la connaissance d’une flopée de nouveaux voisins marrants comme le gros Dédé, mais aussi la petite copine de son père qui a un fils de son âge, Rodrigue, taciturne et boudeur, duquel elle peine à se rapprocher. Elle va peu à peu se séparer d’Ernest (ils vont se disputer) et commencer à comprendre que ses parents ne se remettront plus ensemble.

Drôle et touchante, la série « Ernest et Rebecca » est absolument à suivre. Rebecca nous montre avec plein d’humour les épreuves qu’elle doit passer et son caractère affirmé est à mourir de rire ! Cette série peut être lue à tous les âges, parce qu’on y trouve des parents d’aujourd’hui débordés par le travail et qui ne s’entendent plus, Rebecca qui exprime son opinion d’une manière innocente et naïve, Coralie la grande sœur qui non seulement voit sa famille se décomposer mais qui est aussi en pleine adolescence et doit faire face à ses propres problèmes (amoureux pour la plupart) et Ernest qui est là pour aider Rebecca, surtout à accepter le divorce de ses parents. Le tout est accompagné d’un dessin agréable, mignon, coloré avec des touches manga, et le scénario est juste parfait !

Sushi

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60

Oda, Eiichiro / Chollet, Sylvain

Glénat

Conseillé par
10 juillet 2012

Chronique

Histoire :

Le One Piece, fabuleux trésor laissé par le roi des pirates Gol D. Roger à sa mort, attise la convoitise de tous. Dans un monde où se mêlent merveilleux et fantastique, l’emblématique drapeau noir va de nouveau se déployer !

Quelques années plus tard, un jeune garçon mange l’un des nombreux fruits du démon (Gum-Gum), ce qui a pour effet de rendre son corps aussi élastique que du caoutchouc. Il s’appelle Monkey D. Luffy et il prend la mer.

Il existe une multitude de fruits du démon aux pouvoirs différents… mais ils ont tous le même effet secondaire : ceux qui les ingurgitent se retrouvent dans l’incapacité de nager. Pour qui veut devenir pirate, cela peut devenir problématique.


Au fil de ses aventures, Luffy rencontre bon nombre de personnages hauts en couleur : Zoro le chasseur de pirates, Sanji le cuisinier, Usopp le canonnier, Nami la navigatrice, Chopper le médecin, Robin l’archéologue, Franky l’ingénieur naval, Brook le musicien… Ensemble, ils formeront un équipage uni par des liens très forts, tous derrière leur capitaine au chapeau de paille.

Sur Grandline, ils affrontent d’autres pirates, eux aussi à la recherche du One Piece. Les combats sont épiques. Les belligérants n’hésitent d’ailleurs pas à y déployer leurs pouvoirs surnaturels.

Résumé de l’épisode précédent :

Suite au décès d’Ace, Luffy est de retour sur l’île des femmes. La jeunesse des deux frères, placés autrefois sous la tutelle de Curly Dadan, nous est révélée à cette occasion : découverte du potentiel emmagasiné dans le fruit du démon, décès de leur ami Sabo, décision de devenir pirates et de prendre finalement la mer, à 17 ans.

Luffy, anéanti par la mort de son cher Ace, décide de s’entraîner avec Rayleigh afin de pouvoir retrouver ses compagnons. Ces derniers, terminant leurs missions respectives, sont sur le départ. Ils vont bientôt rejoindre leur capitaine au point de rendez-vous !

Bien que traînant un peu en longueur, la découverte d’une partie du passé de Luffy nous permet de mieux comprendre sa relation avec Ace et ses motivations à devenir le roi des pirates. On a déjà hâte au prochain tome afin de voir l’équipage de nouveau réuni. Enfin !

Larry.

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Conseillé par
10 juillet 2012

Chronique

La culotte blanche de Silvana resplendit sous les cieux cléments de Lipari. Offerte aux légers vents, l’étoffe repose sur un moteur en feu. Elle attend un prince charmant monté sur bicyclette, en espérant qu’un jour il la baisse. C’est comme ça, la fille du garagiste est un peu simplette.

Pas de pot pour la belle, le jeune Amadeo n’a de l’amour que le prénom. Il ne cède pas à l’envie de sa peau, pas plus aujourd’hui que la veille. Pas plus cette fois-là que les 2343 fois précédentes. Le garçon a d’autres urgences, d’autres rituels à accomplir. Alors, c’est l’échappement… et tant pis pour la bielle !

Don Palermo patiente dans sa villa baignée de soleil, devant la mer qui se languit. Amadeo arrive enfin, pour lui servir son café quotidien et lui lire l’horoscope. La rubrique « Amour » surtout, parce que le travail et la santé… et bien il s’en fout !

A la lecture du canard, le vieil homme se confie. Débute alors l’histoire dans l’histoire, le coeur du récit…

Teofilio Palermo est un enfant de la balle, né aux Etats-Unis d’une mère acrobate et d’un père magicien. Transpercé par le sabre du fakir, le mari n’aura pas le loisir d’assister aux gymnastiques sexuelles de son épouse. Il finira dévoré par l’ours Roosevelt, seul véritable ami de son fils. La rencontre de ce dernier avec le mafieux Don Pomodoro fera basculer le cours de sa vie.

En effet, à l’occasion d’une fête organisée par le fameux bandit, le gros Roosevelt s’effondre. Sa boîte crânienne a été perforée d’une balle, tirée à bout portant par le truand. Comme ça, juste pour la détente… et parce qu’il lui faut au moins un mort dans la journée pour bien vivre. Révolté, Teofilio est à deux doigts d’y passer à son tour. Il se reprend juste à temps, estimant qu’il vaut peut-être mieux d’abord faire profil bas et, ensuite, échafauder patiemment sa vengeance.

Ainsi le jeune homme gagne-t-il, petit à petit, la confiance de l’assassin… et rencontre-t-il bientôt sa fille, la délicieuse Mietta, alors qu’il prend un bain !

On ne s’ennuie pas une seconde, à la lecture du scénario bâti de main de maître par Zidrou. Le procédé, certes classique, qui voit deux histoires se développer parallèlement (l’une au passé, l’autre au présent) pour n’en former finalement qu’une seule, fonctionne ici admirablement. Les dialogues quant à eux sont bruts et pétillants. Ils viennent donner beaucoup de corps aux personnages. L’humour, corrosif, est omniprésent.

Au dessin, Oriol fait également admirer son talent. Des traits tranchants viennent modeler des visages anguleux, comme taillés à la serpe. Ils accompagnent à merveille un récit où domine la violence.

Celle des armes et celle des sentiments.

Bert’

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La jeunesse de Blueberry Tome 20

20

François Corteggiani, Michel Blanc-Dumont

Dargaud

13,95
Conseillé par
10 juillet 2012

Chronique

Corteggiani et Blanc-Dumont nous offrent un nouvel album de la jeunesse du lieutenant Steve Bluebberry, où l’imaginaire et la vérité historique vont chevaucher de concert.

L’histoire s’ouvre sur une bataille pour un « hill » (colline en anglais). Les Unionistes sont en bonne position face aux Sudistes, mais ils manquent de munitions.

Un groupe de soldats menés par Blueberry est envoyé à la rencontre du train chargé de munitions. Ils arrivent au lieu de rendez-vous, à Born Station, lorsque la locomotive se fait entendre. Avec stupeur, ils découvrent que le train est plein de « rebs » et qu’ils sont tombés dans un piège.

Blueberry et ses hommes tentent une retraite sous les tirs nourris de fusils, puis de canons. Le lieutenant et un de ses hommes, pris sous le feu adverse, n’ont d’autres choix que de se réfugier dans la cave d’une maison sur les hauteurs d’une colline.

Là, les deux hommes, dans l’attente d’une accalmie, se remémorent, tels d’anciens combattants, leurs souvenirs de batailles passées. Pour le lieutenant affleurent alors des images de la célèbre bataille de Gettysburg.
Si, comme à l’accoutumée, il s’illustre par un fait d’arme dont il a seul le secret, les protagonistes de toute cette histoire sont la poudre, les baïonnettes et les canons, et les véritables héros furent tous ces anonymes morts pour tenir ces « hills » dont la topographie de Gettysburg et d’ailleurs regorgeait, pour obéir à la volonté des gradés qui estimaient qu’il ne fallait pas lâcher un pouce de terrain à tel ou tel endroit. Gettysburg fut, comme le dit si bien notre héros adoré : « une véritable boucherie comme on les aime dans les états-majors ».

Les canons s’étant tus, les deux hommes tentent alors une sortie, mais le répit est de courte durée et ils sont capturés par les « dos gris ». L’album s’achève là et, à n’en pas douter, Corteggiani et Blanc-Dumont devraient sous peu nous conter l’ingéniosité dont va encore faire preuve le lieutenant Blueberry pour se sortir de ce mauvais pas.

Zahou

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