Attention Objet Littéraire Non Identifié !!!
Après nous avoir émerveillé avec "L’ infini dans un roseau ", où Irène Vallejo nous racontait l’ Histoire du livre et la transmission du savoir , cette célèbre philologue récidive dans un essai percutant.
Ce recueil est le fruit d’une sélection concoctée par sa traductrice Anne Plantagenet pour les Belles Lettres issue de chroniques publiées dans la presse hispanique.
En prenant en référence les textes anciens, l’auteure interroge , commente , ironise sur les travers de notre société . C’est toujours bien vu !
Ses chroniques abordent tous les sujets et cette mécanique rappelle celle fait par le moraliste La Bruyère dans ses Caractères où il commentait les us et coutumes de la cour de Louis XIV.
À la fin de cette lecture, on peut aisément en conclure qu’ on n’a rien inventé ; que nos préoccupations sont peu ou prou les mêmes que celles des sociétés antiques .
En un mot : splendide !!!

Dans une écriture simple truffée d'humour yiddish et de référence iconoclaste ,une mélancolie transparait dans ce récit.
Un sentiment ,que l' auteure pensait ne plus avoir à ressentir, ressurgit : celui de ne pas être à sa place, de ne pas bien faire dans le décor .
Avec le 7 octobre, les vieilles lunes réapparaissent mais cette fois on recherche le soutien. L' antisémitisme redevient politique , communautaire alors qu' il est avant tout un racisme que l'on doit combattre au même titre que les autres et non au nom des autres.
Delphine Horvilleur essaie d'en parler à ses enfants, de comprendre ceux qui éructent et d'insuffler de l'espoir.
Quand dans ces temps si troublés on peut se référer en même temps à un poète palestinien (Mahmoud Darwich ) et à un poète juif ( Yehuda Amichai) alors tout n'est pas encore perdu .
A méditer.

Dans cet essai, Sylvie Laurent étudie la question de la relation très étroite entre le développement du capitalisme américain et l'idéologie raciale .
Pour appuyer son propos, elle aborde cette réflexion à travers la chronologie historique ( de Christophe Colomb jusqu' à la controverse de Valladolid ) ; puis les structures de domination ( la plantation, les multinationales etc... ) pour enfin l'expliquer par des exemples de récits de personnages fictifs ou réels allant de Robinson Crusoé à Adam Smith.
Ce livre cherche également à mettre en lumière le combat d' intellectuels marxistes ( Du Bois, Rosa Luxembourg etc... ) contre le " Capitalisme racial "notamment sur l'opposition inutile entre la lutte des classes et les combats raciaux .
Ce livre est percutant , très instructif sur la continuité et les liens de ces deux modèles de pensées .

Un essai faisant office de mémoires où ce grand universitaire utilise la chronologie de la publication de ses ouvrages pour aborder la prise de conscience du problème du djihadisme dans les sociétés occidentales.
Gilles Kepel a souvent été en contradiction à la fois avec une intelligentsia universito-médiatique plus dans l'idéologie que dans l'analyse du réel et une classe politique pas assez formée et/ou mal conseillée sur l'implication d'une islamisation des quartiers populaires.
Des banlieues de l'Islam en 1985 jusqu'à ce livre ci on assiste à la transformation de la société française et malheureusement à un clivage pouvant aller jusqu'au séparatisme.
Édifiant mais précieux pour comprendre ce qui se passe en ce moment.

Plus qu'une biographie, ce livre, issu d'un podcast est le récit de la vie d'un homme qui épousa les turpitudes de son temps. De son enfance alsacienne à sa déportation dans le camp de Buchenwald , de leader du Front populaire au grand sage du socialisme humaniste; Léon Blum marqua l'histoire politique de notre pays et fut avec Jaurès, Mendès France et Mitterrand l' une des boussoles du peuple de gauche. Un livre avec une riche iconographie en noir et blanc et souvent inédite, fruit d'un travail collectif par d'éminents spécialistes, organisé par Philippe Collin. Cet essai chronologique se lit avec enthousiasme, porté par le souffle d'un destin hors du commun . À l'heure où la Gauche connaît des vicissitudes, redécouvrir la vie de cet immense homme d'État parait plus que jamais d'utilité publique.