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sandrine57

Lectrice compulsive d'une quarantaine d'années, mère au foyer.

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17 août 2021

Quand Anghélos Kondylis, brillant doctorant en criminologie, arrive au cinquième étage de la faculté de droit d’Athènes, par un soir de février, c’est pour tomber sur le corps sans vie d’une de ses professeurs, la détestée et détestable Irini Siomou. Sans avoir le temps de se remettre du choc, il est lui aussi abattu d’une balle en pleine tête. Pas de chance pour le beau Anghélos, au mauvais endroit, au mauvais moment.
C’est le jeune capitaine Christophoros Markou, du département des homicides de l'Attique, qui est chargé de l’enquête sur ce double homicide. Lui-même diplômé en criminologie, il connait aussi bien les lieux que les professeurs mais ne se doutait pas du climat délétère régnant sur son ancienne faculté. Les professeurs, le président, la directrice, et même la secrétaire, cachent de sombres secrets, se livrent à une guerre larvée et pourraient, chacun, avoir commis le double meurtre. L’affaire s’annonce délicate pour le capitaine…

Is Greece the new Iceland ? Peut-être que la Grèce est en passe de devenir une terre du polar…Car après Petros Markaris et son commissaire Charitos, voici Christos Markogiannakis et son capitaine Markou. Si le premier est un poil plan-plan, le second est un jeune flic dynamique et ambitieux qui n’hésite pas à gratter là où ça fait mal, quitte à blesser quelques susceptibilités. Son enquête va l’entraîner dans les secrets les plus intimes, et les plus noirs, de l’institut de criminologie d’Athènes. D’ailleurs Markogiannakis ne cherche pas à dépayser le lecteur. De la ville nous ne verrons que le fameux cinquième étage dans un huis-clos étouffant où tout le monde ment, dissimule, cherche à se montrer sous son meilleur jour. Mais Markou ne se laisse pas leurrer et finit par révéler les failles, les mensonges, les faux-semblants, les mesquineries et les crimes de ce joli petit monde et se permet un final flamboyant dans la plus pure tradition du célèbre Hercule Poirot.
Au 5è étage de la faculté de droit est un polar sympathique qui se lit avec plaisir malgré son classicisme. On aurait aimé un peu moins de couloirs mal éclairés et un peu plus de Grèce mais c’est tout de même un bon début pour le capitaine Markou. A suivre.

Benjamin PELLETIER

Philippe Picquier

7,50
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31 juillet 2021

C’est un jour d’hiver que Benjamin Pelletier atterrit à Séoul. Il y passera les quatre saisons, seul étranger à Malli-dong, quartier populaire à flanc de collines, enchevêtrement de constructions anciennes, habitations et gargotes. Pendant un an, il va découvrir une culture, une langue et essayer d’appréhender ce pays qui lui est inconnu.

Par petites touches, Benjamin Pelletier nous introduit en Corée du sud. L’esprit ouvert et bienveillant, il parle de ses rencontres, de ses découvertes culinaires, des mœurs coréennes, truffant d’anecdotes, parfois drôles, parfois tendres, un récit de voyage original. Sans essayer de brosser un tableau global, l’auteur s’attache aux détails qui rendent chaque voyage si particulier.
Une année bien remplie, suffisante pour s’attacher à ses vieilles voisines, pour se familiariser avec les traditions millénaires du pays, pour découvrir son Histoire, s’imprégner de ses couleurs, de son atmosphère. Un an aussi pour quitter la capitale, s’envoler pour l’île de Jeju ou aller voir les miradors nord-coréens sur la DMZ. Quatre saisons pour goûter au froid glacial de l’hiver coréen, à la douceur du printemps, aux pluies diluviennes qui précèdent un été chaud et lourd, à la magie des ginkgos parés d’or en automne.
Mélange de méditations philosophiques, d’explications théoriques et de récits du quotidien, Toujours plus à l’est est une véritable invitation au voyage qui se lit comme un roman. Agréable et dépaysant.

Robert Laffont

20,00
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21 juillet 2021

Londres, Hyde Park, février 1989. le sergent Benjamin Chambers, appelé sur les lieux d'un crime, est sidéré quand il découvre que la victime est un homme complètement gelé, déposé sur un piédestal et figurant une macabre composition du Penseur de Rodin. Très vite, quelque chose l'interpelle dans cette ‘'statue'' et le policier s'aperçoit que l'homme vit toujours. Malheureusement, les agents sur place n'ont pas fait les premières constatations dans les règles et il est trop tard pour sauver ce penseur glacé. Chargé de l'enquête avec l'agent Adam Winter, Chambers ne sait pas encore qu'il recherche un tueur en série particulièrement pervers. Après le Penseur, c'est la pietà de Michel-Ange qui est reconstituée et très vite, les deux policiers identifient deux suspects possibles. Pourtant, l'enquête finit en fiasco total et Chambers manque de peu d'y laisser la vie.
Sept ans plus tard, Jordan Marshall, stagiaire à la brigade des stups, cherche de nouvelles pistes et contacte Chambers et Winter. Les deux hommes qui se sont brûlé les ailes en poursuivant le meurtrier hésitent à l'aider dans ses investigations. Mais l'enquête officieuse de Marshall a réveillé la bête. le tueur amateur d'Art recommence à tuer…

Des crimes sordides, des flics atypiques et attachants, un tueur qui allie perversion, sens de l'esthétisme et intelligence, des rebondissements et des dialogues non dénués d'humour malgré la noirceur ambiante…que de bons ingrédients pour un thriller addictif, surprenant, mené tambour battant par un Daniel Cole aussi inventif que son tueur en série.
Le trio d'enquêteurs gagne à être connu, aussi différents que possible mais qui finissent par être liés par une solide amitié. On se plaît à penser qu'ils pourraient devenir récurrents…
Un page-turner tout simplement excellent !

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9 juillet 2021

Terre bénie qui l’a vue naître, le Japon exerce sur Amélie Nothomb une fascination lointaine faite de souvenirs heureux et de séparations douloureuses. Elle a quitté l’archipel à l’âge de cinq ans pour n’y revenir que seize plus tard, se fiancer avec le gentil Rinri et le quitter lâchement. La revoilà, encore une fois après une absence de seize ans, pour un pèlerinage sur les lieux de son enfance, suivie par les caméras de France 5. Au programme : une rencontre émouvante avec sa vieille nourrice, la visite de son école maternelle, des retrouvailles avec Rinri, désormais marié et père de famille, et puis Kobe -la ville où elle a vécu, Kyoto -la plus belle ville du monde-, Tokyo -la ville de son histoire d’amour- et Fukushima -ville meurtrie où la vie reprend.

Amélie se promène, découvre, redécouvre, s’émeut, se crispe, se déconnecte, pratique son japonais un peu rouillé, s’émerveille, se réjouit, s’imprègne et finit par rentrer à Paris, s’arrachant encore une fois à ce pays bien-aimé pour mieux cultiver la ‘’nostalgie heureuse’’ de tout ce qu’elle y a vécu.
Dans le style qu’on lui connait, simple mais parsemé de jolis mots inusités, avec son ironie mordante et la saine distance qu’elle entretient avec son personnage public, Amélie Nothomb réussit à nous intéresser à ce voyage mémoriel très intime. On l’aime brisant le carcan de l’étiquette japonaise pour étreindre sa nourrice ou mourant de honte en train de broder une fraise sous les cris enthousiastes des institutrices de son ancienne école. Et bien sûr, on attendait LA rencontre avec Rinri, le fiancé délaissé…Une lecture plaisante.

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5 juillet 2021

Sous le prétexte mensonger d’un voyage de repérage pour son agence de voyage, le journaliste Jean-Luc Coatalem obtient son visa, précieux sésame pour pénétrer dans le pays le plus fermé du monde : La République populaire démocratique de Corée. Flanqué de son ami Clorinde, un dandy casanier qui n’a jamais quitté la France, le voilà au pays des Kim pour un voyage surréaliste, sous la surveillance constante d’un guide, d’un traducteur et d’un chauffeur. Triste périple dans un pays gris où chaque visite est programmée, chronométrée, sans aucune place pour l’imprévu, l’improvisation, l’échange, les rencontres. Chaque jour, le journaliste consigne, dans un carnet caché dans la doublure de sa valise, ses impressions sur un voyage ennuyeux, sauvé de la dépression par la lecture du génial ‘’Mardi ‘’ de Melville.

Rien de nouveau sous le ciel de Pyongyang. Jean-Luc Coatalem brosse un portrait sans concession d’un pays exsangue qui subit la dictature des Kim depuis que Kim Il-sung, le ‘’Président éternel’’, le ‘’Professeur de toute l’Humanité’’, a pris le pouvoir en 1949. Quand les deux amis s’y rendent, c’est son fils Kim Jong-il, le ‘’Dirigeant bien-aimé’’, qui préside aux destinées de ses concitoyens, main de fer dans un gant qui l’est tout autant. La famine sévit, l’électricité est souvent coupée, tout comme l’eau courante, les rues sont vides et la population mal nourrie, mal vêtue, visages fermés, regards vides, essaie de survivre à ce régime liberticide, paranoïaque, absurde.
Rien ne trouve grâce aux yeux du journaliste qui promène son regard d’occidental condescendant sur les gens, la nourriture et même les paysages. On ne lui reprochera pas de rester insensible à l’usante propagande du régime mais on pourra s’étonner qu’il critique les portions qu’on lui sert à l’hôtel quand il sait pertinemment qu’il a le privilège de pouvoir se nourrir dans un pays où le plus gros de la population ne mange pas à sa faim. Moqueur et fier de ne pas être dupe du décor théâtral qu’on lui présente, il voudrait peut-être qu’on pousse le vice jusqu’à lui proposer des buffets à volonté ??
Instructif peut-être pour ceux qui ne sont pas du tout au courant de la situation en Corée du nord, ce livre n’apporte aucun élément nouveau à qui s’est déjà un peu renseigné sur le pays. Au contraire, c’est une suite de poncifs alignés sur un ton ironique, sans empathie, sans compassion. Malgré la surveillance des guides, l’ennui mâtinés d’un soupçon d’angoisse, les deux amis ont pu rentrer en France sains et saufs, retourner à leurs banquets gastronomiques et à la douceur de vivre d’un pays libre…Le peuple nord-coréen est, lui, condamné à vie.