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sandrine57

Lectrice compulsive d'une quarantaine d'années, mère au foyer.

Conseillé par
5 octobre 2012

Un quartier populaire de Catane, La Civita, une famille socialiste recomposée, les Sapienza, une éducation très libre, une tripotée d'enfants et parmi ceux-ci, Goliarda, la petite dernière. C'est elle qui raconte une enfance des années 30, dans une famille engagée politiquement à gauche sur une île, dans un pays, où le fascisme monte en flèche. Goliarda, gamine insouciante, passe plus de temps à déambuler dans sa ville que sur les bancs d'une école qui de toute façon lui polluerait l'esprit. C'est son grand frère Ivanoé qui est chargé de son éducation. Et pour la vie, c'est Jean Gabin qui lui transmet les vraies valeurs. Au cinéma où elle dépense l'argent qu'elle gagne à la sueur de son front, elle dévore, avec les yeux et avec le coeur, l'acteur français aux yeux bleus clairs qui devient son modèle. C'est décidé! Goliarda sera Jean Gabin ou ne sera pas!

Quelle gamine cette Goliarda! Effrontée, rebelle, mature, débrouillarde, ce garçon manqué n'a pas la langue dans sa poche. Elle n'est pas de ces bécasses qui s'émeuvent d'un rien, elle n'est pas amoureuse de Jean Gabin, non, elle veut ETRE Jean Gabin. Comme lui, elle veut affronter la vie avec courage et sauver des demoiselles en détresse. Son franc parler, ses espiègleries, ses rêves, ses questions nous la rendent tellement attachante! Drôle et touchante, elle sait se faire sa place dans une famille pour le moins atypique. Le père, Giuseppe, est l'avocat des pauvres, la mère Maria est une féministe, militante socialiste très active. Tous deux ont connu plusieurs mariages, ont eu beaucoup d'enfants et ont fait des séjours en prison au nom de leurs idées. Ils élèvent leurs enfants dans la liberté, le respect et bien sûr l'anti-fascisme. Chez les Sapienza, chacun est libre d'agir à sa guise, l'école n'est pas obligatoire, l'argent de poche se gagne en travaillant. Goliarda grandit au milieu des domestiques qui sont tous d'anciens clients que son père a fait libérer, dans un foisonnement d'idées politiques, amoureuse de son quartier et de ceux qui le peuplent.
J'ai vraiment eu un gros coup de coeur pour ce livre qui est comme un rayon du soleil de Sicile.

Conseillé par
5 octobre 2012

Mattia, élève surdoué passionné de mathématiques, a un jour abandonné sa soeur jumelle,attardée mentale, dans un parc pour se rendre seul à un goûter d'anniversaire. Depuis ce jour, elle est introuvable et, lui, rongé par la culpabilité, s'auto-mutile pour se punir de cet acte aux conséquences dramatiques.
Alice, inhibée par un père autoritaire, a vécu un grave accident de ski. Elle en a gardé une claudication qui la rend différente. Depuis, elle a cessé de se nourrir en protestation contre ce corps qui l'a trahie.

Ces deux-là, mal dans leur peau, solitaires, étaient faits pour se rencontrer et c'est au lycée que leur relation va commencer. Amis car tellement semblables, amoureux, sans doute, mais incapables de vivre de tels sentiments, ils vont se chercher, se rapprocher, se fuir, se retrouver mais toujours leur nature profondément solitaire les tient éloignés l'un de l'autre...

C'est l'histoire d'Alice et Mattia. Une histoire étrange, sans doute une histoire d'amour, mais un amour flagrant aux yeux de tous sauf aux leurs. Les traumatismes de l'enfance, les difficultés de l'adolescence et les questionnements de l'âge adulte se combinent pour les laisser impuissants face à la vie. Ensemble, ils vont grandir pourtant , trouver d'autres refuges, Mattia dans une vie rangée à l'étranger, Alice, en s'engageant dans une histoire de couple mais leur lien reste aussi puissant qu'inutile.
Une espèce de "ni avec toi, ni sans toi" en mode adolescence perturbée, desservie par une écriture un brin trop froide et deux personnages jusqu'auboutistes qui semblent se prélasser dans leurs problèmes sans jamais faire l'effort de s'en sortir. Exaspérants, irrécupérables, il est très difficile de s'y attacher et de s'émouvoir de leurs erreurs sans cesse renouvelées. On voudrait les secouer, leur dire de faire le deuil de leur enfance pour enfin VIVRE mais l'auteur choisit un autre chemin.
Intéressant mais pas indispensable.

Conseillé par
4 octobre 2012

Dans le coin perdu du Kentucky où Taylor Greer a grandi, les perspectives pour une fille sont assez limitées, il s'agit surtout de se faire engrossée, et au mieux épousée, avant l'âge de 20 ans. Mais Taylor n'est pas de cette eau là! Elevée par une mère compréhensive et ouverte, elle a le goût de l'aventure et ne rêve que de découvrir le monde. C'est ainsi qu'elle charge sa vieille Coccinelle et part vers l'Ouest en laissant faire le hasard.A elle les grands espaces, la liberté, la découverte! Pourtant, tout change lorsqu'elle s'arrête dans le désert de l'Oklahoma. Au sortir d'un petit bar, elle découvre un bébé sur le siège de sa voiture, laissé là par une vieille indienne dans l'espoir de lui offrir une vie meilleure.

Le premier moment de surprise et de doute passé, l'énergique Taylor décide de continuer la route avec son encombrant cadeau. Avec le bébé, une fille qu'elle baptise Turtle, elle arrive à Tucson, stoppée par des ennuis mécaniques. C'est donc dans cette ville de l'Arizona que Taylor et Turtle vont commencer leur vie à deux, en s'installant chez Lou Ann, elle aussi mère célibataire malgré elle, puisque son mari vient de les quitter, elle et son petit Dwayne Ray.

Lire L'arbre aux haricots, c'est comme prendre une dose de bonne humeur, d'espoir et de tendresse. Taylor Greer est une jeune fille comme on les aime, solide, tenace, les deux pieds sur terre et la tête dans les nuages. Elle veut de l'aventure et elle va en avoir! La petite vie qu'elle se bâtit avec Turlle lui fait découvrir les joies d'une maternité qu'elle redoutait tant. Cette vie toute neuve, faite d'expériences nouvelles, de rencontres inoubliables lui ouvre les yeux sur des réalités dont elle était loin de se douter au fin fond du Kentucky. A Tucson, elle se crée une nouvelle famille pleine d'amour, d'espoir et de solidarité.
Le ton est léger -Taylor est loin d'être dénuée d'humour!- mais cela n'empêche pas les sujets graves: la maternité, la maltraitance des enfants, les sans-papiers... Pourtant, on ne tombe jamais dans le pathos, Avec son franc-parler, son enthousiasme, son optimisme, Taylor aborde les problèmes comme ils viennent, persuadée qu'il y toujours une solution à trouver.
Un livre qui fait du bien au moral, qui rend heureux, qui se déguste comme un dessert.

Éditions du Masque

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3 octobre 2012

En cette année 1475, les riches brugeois tentent par tous les moyens d'échapper aux lourds impôts que prélève Charles le téméraire pour financer sa guerre contre la France. Mais ces soucis financiers ne concernent pas le jeune Pieter Linden tout heureux de commencer son apprentissage chez le célèbre peintre, Hans Memling. Alors qu'il voudrait se consacrer seulement aux petits bonheurs de l'atelier, il est rattrapé par des évènements se déroulant en ville. Une jeune fille de bonne famille vient d'être retrouvée morte assassinée et le riche florentin Lorenzo Rienzi arrive à Bruges, mandaté par ses compatriotes pour vérifier les comptes du banquier Tommaso Portinari. Entraîné par son oncle dans les méandres d'un terrible complot, Pieter va mettre sa vivacité d'esprit et sa débrouillardise au service de la vérité.


Une évocation de la vie dans l'atelier d'un peintre flamand, une intrigue "politico-historico-policière" et un crime ne suffisent pas à faire un bon polar historique. Patrick Weber a les connaissances, le sujet, le lieu, l'époque mais il n'a pas réussi à les exploiter de manière suffisamment romanesque et prenante pour produire un bon roman. C'est embrouillé, pas assez fouillé et ,au final, c'est une déception. Un roman qui se lit vite, sans laisser de traces durables et qui ne vaut que pour l'évocation de Bruges au XVè siècle...Dommage!

Conseillé par
3 octobre 2012

Nouveau look pour une nouvelle vie! Karine, toute de noir vêtue, découvre les joies de l'amour et de la confiance en soi. Albin l'aide à en finir avec son statut de bonne poire mais le couple en noir et blanc est loin de faire l'unanimité. Jenny et Vicky sont jalouses du nouveau succès de leur ancien faire-valoir et Dan ne pense qu'à reconquérir celle qu'il a bêtement laissée s'échapper. Pour changer les choses, il n'y a qu'une solution, il faut séparer le couple d'amoureux par tous les moyens! Malheureusement, ce n'est pas si facile pour Jenny et Vicky d'élaborer un plan astucieux, elles qui sont aussi sottes que jolies. Karine n'est pas dupe de leurs pathétiques stratagèmes. Et si finalement elles ne voulaient que le bien de leur amie? Et si Albin cachait de sombres secrets?

Toujours aussi drôle que les précédents, ce cinquième tome recèle aussi une part de gravité et prend des airs de thrillers avec le personnage d'Albin, mystérieux et peut-être dangereux. L'influence qu'il exerce sur Karine est-elle bénéfique ou néfaste pour la jeune fille qui est peut-être passée d'une emprise à une autre? L'avenir le dira et en attendant on se régale de la stupidité de Jenny et Vicky, on rit de bon coeur à leurs gaffes et on se réjouit de voir Karine enfin épanouie.
Beaucoup d'humour, un zeste de gravité et une dose de suspense pour une BD qui sait se renouveler de tome en tome. Vivement la suite!