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Pascale B.

Conseillé par
27 décembre 2021

Nouvelle Eglise

Nigéria 1996-2015.

Les jumelles Bibike et Ariyike et leurs frères Andrew et Peter sont brutalement détournées de l’insouciance de l’enfance par la fuite de leurs parents précipités dans la pauvreté.
Ils sont accueillis par leur grand-mère. Les soeurs doivent faire preuve d’imagination pour gagner leur vie et accepter l’ébauche d’une distance entre jumelles.

Le récit familial alterne les voix des quatre enfants qui, malgré leur rancœur, gardent entrain et détermination.

Tableau sombre, féministe et anti-chrétien du peuple nigérien, dénonçant l’hypocrisie et la corruption de la religion, la violence réservée aux femmes dans un monde patriarcal où Dieu reste un homme !

Le mérite de Tola Rotimi Abraham est de nous faire pénétrer dans le quotidien de ces enfants de manière addictive, grande qualité de ce premier roman clairvoyant et engagé.

« Je ne croyais plus à l’amour, aux honnêtes hommes et à la justice »
« Ça restera pour moi le pays qui m’a volé ma mère e m’a renvoyé une étrangère à la place »

Conseillé par
27 décembre 2021

Enfants du vent dévorés

Début XXe siècle.
Le jeune Anton Torvath, « fils du vent », grandit heureux dans un cirque tzigane où il devient un talentueux dresseur de chevaux. Mais cette famille nomade traversant les pays au gré du vent est disloquée par l’occupation allemande et Anton doit fuir les « blattes » pour sauver sa vie.
Anton, seul survivant, raconte le ghetto, les camps, la longue marche de la mort, les agonies. Il est la mémoire des morts tombés sous la folie nazie, défunts qu’il compte inlassablement. Sa survie s’appuie d’une part sur des rencontres bienveillantes l’initiant à la musique et à la médecine, d’autre part sur les retrouvailles avec ses chevaux.

Alain Mascaro nous livre un récit intime touchant décrivant minutieusement les mœurs et coutumes d’un peuple imprégné de traditions ancestrales ; et le désordre provoqué par le nazisme
Son écriture poétique apporte de la lumière à l’horreur ; le son du violon réfute la violence du nazisme, la sagesse tzigane contraste avec les actes génocides.

Jolie prouesse pour un premier roman initiatique maîtrisé jonglant avec poésie, brutalité et savoir.
Bel hommage, belle chevauchée !

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23 décembre 2021

Promiscuité

La cité-jardin a été construite par les industriels entre deux guerres pour y loger des familles. Une fratrie se démarque ici qui a fait de ce quartier un coupe-gorge et revient, après des années d’absence mystérieuses, rejoindre leur père veuf et leur petit frère Melvil (25 ans).
Deux frères incarnant la mythologie familiale par leurs méfaits, leur violence récidivée ; contrastant avec la bienveillance et le dévouement de Melvil pour un père retranché et fragilisé.
Dan Nisand décrit avec habileté des personnages incisifs et le vécu d’un jeune homme qui n’est pas à la hauteur de la délinquance de ses frères et se laisse distraire de ce huis clos familial par ses rencontres et sa personnalité raisonnable.
Le suspense de ce drame fraternel est abouti grâce à une écriture vigoureuse ponctuée de passage glaçants, abordant magistralement la question de l’émancipation et de l’affranchissement des liens fraternels.

« Les pauvres petits Ischard », orphelins de mère, devinrent « les sales petits Ischard »

Conseillé par
23 décembre 2021

Killing time

Asie centrale.
Guenola Fontaine, consule générale à Schimansky, est assassinée. Une enquête est déclenchée, menée par Delaroque, ancien ambassadeur, et Girard, policier exercé de la PJ parisienne.
S’ensuit une course poursuite après Baha Babaef, présumé coupable, par le duo policier/ambassadeur soudés malgré leurs différences.

Véritable plongée dans le monde des ambassades et consulats, attentat terroriste ? Vengeance personnelle ? crime commandité ?

Pierre Pouchairet campe minutieusement des protagonistes intéressants. Les chapitres courts et dynamiques donnent du rythme à cette intrigue cumulant les rebondissements, et dont l’écriture fluide et affutée anime le lecteur jusqu’à un dénouement inattendu.

18,00
Conseillé par
17 décembre 2021

Reconnaissance

Lui adressant 15 courriers, une lectrice reproche à Cervantes, auteur de Don Quichotte, de tourner en dérision la littérature chevaleresque en rendant son personnage grotesque ; de le martyriser avec cruauté. De ne pas voir en lui le poète passionné de littérature, le génie, le dénonceur d’injustice.
A cette violence, Quichotte, « looser magnifique » répond par le courage et l’humilité. Il est libertaire, l’errance est son destin. Il forme avec Sancho un couple innombrable et indissociable tant ils se complètent par leurs différences… En amour, il a le sens du merveilleux et du lyrisme….
Mais que cachent tous ces griefs ?.. le droit à rêver, à l’utopie ? Un pointage sur les injustices de notre époque ?

Quel bel et fervent hommage à Don Quichotte, un bonheur de lecture au style mordant plein d’entrain.