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L'Expérience esthétique à l'épreuve de la phénoménologie, La tristesse du roi
EAN13
9782130674597
Éditeur
FeniXX réédition numérique (Presses universitaires de France)
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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L'Expérience esthétique à l'épreuve de la phénoménologie

La tristesse du roi

FeniXX réédition numérique (Presses universitaires de France)

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782130674597
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    8.99

  • Aide EAN13 : 9782130712091
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    8.99

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Alain Bonfand pose, depuis ses travaux sur Klee et sur toute l'abstraction,
une question aussi connue que peu résolue : pourquoi les instaurateurs de
cette peinture — la nôtre — l'ont-ils pensée sur un mode résolument théorique,
mieux un mode spirituel ? Il ne s'agit pas que du spirituel dans l'art de
Kandinsky. Il s'agit autant de Malévitch, Mondrian, Klee, Rothko et Newman,
pour s'en tenir aux plus évidents. On a obstinément tenté et on tentera
encore, tant chez quelques peintres que chez quelques critiques formalistes,
de trancher l'intime connexion du visible abstrait et de son concept. Mais,
même pour nier ce lien, il faut d'abord l'admettre. Donc, il reste à penser
encore devant nous. Pour y contribuer, Alain Bonfand a ordonné son érudition
indiscutée à une méthode philosophique stricte. Il a pris le temps de se faire
phénoménologue, en toute rigueur de termes. Husserl, Heidegger, Levinas et
Henry l'ont conduit à reconnaître le tableau comme ce qu'il se donne, un
phénomène. Phénomène d'autant plus phénomène, qu'il ne se destine, au
contraire des phénomènes mondains qui pèsent encore de leur lest d'objets et
d'étants, qu'à sa pure et totale apparition, sans réserve, ni retenue. [...]
Écran surgi sans cause ni dessein, le tableau ajoute du visible au monde.
Même, il s'ajoute au monde. C'est pourquoi nous ne pouvons pas le voir sans en
subir le contre-coup. Il faut donc recenser ou du moins deviner les tonalités
fondamentales qu'il importe en nous et pour lesquelles il nous importe. Il
faudra assigner aussi à la mort, à la joie, et peut-être même à l'amour, leurs
visibles propres. Celui qui sait voir, marchera avec Alain Bonfand sur cette
trace. L'esthétique, ce masque jamais arraché sur la face neutre de la
philosophie, se ravalerait au rang utile, mais sans honneur, de la
documentation ou du commentaire, si elle n'osait pas penser ce qu'elle voit.
Ou plutôt, si elle croyait voir ce qu'elle ne penserait pas. Alain Bonfand
compte parmi ceux qui osent ce qu'elle doit.
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