Suivez-nous
La foule criminelle, Politique et criminalité dans l'Europe du tournant du XIXe siècle
EAN13
9782213654126
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

La foule criminelle

Politique et criminalité dans l'Europe du tournant du XIXe siècle

Fayard

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782213654126
    • Fichier EPUB, avec DRM Adobe
      Impression

      Impossible

      Copier/Coller

      Impossible

      Partage

      6 appareils

    18.99

Autre version disponible

Foule criminelle… L’image comme les mots frappent l’esprit. Une puissance
d’évocation à la mesure des angoisses suscitées au XIXe siècle par l’émeute
populaire, la manifestation, la grève générale. En France, cette image prend
corps et sens grâce au livre d’un jeune criminaliste italien, Scipio Sighele
(1868-1913) : La Foule criminelle. Jusqu’ici fiction d’écrivain (Goncourt,
Maupassant) ou fantasme d’historien (Taine, Michelet), la foule devient
simultanément objet sociologique et acteur politique.

Dans la lignée des travaux de son maître Lombroso, Sighele illustre le
caractère violent, barbare et atavique de la foule. La littérature de Zola, la
pédagogie de Durkheim ou d’Alain et jusqu’au mouvement des intellectuels
s’inspirent de cette découverte. Il faut civiliser la foule, devenir sa force
guide au nom du Progrès. À l’opposé de celle du réactionnaire Gustave Le Bon,
une psychologie des foules de gauche – restée jusqu’ici méconnue – émerge
ainsi au tournant du XIXe siècle.

Cependant, la crise de la fin de siècle et ses corollaires – banqueroute de la
science, spectre de la dégénérescence – renversent l’image négative de la
foule. Savants élitistes, darwinistes sociaux et précurseurs de la
psychanalyse tirent d’autres leçons des théories sighéliennes : la foule est
l’élite de demain ; sa violence est synonyme de jeunesse, de modernité, de
capacité à rénover une société décadente. Bientôt les socialistes, à l’image
de Sorel ou de Ferri, feront l’éloge de la « Sainte Canaille » et les
nationalistes, Maurras et Corradini, loueront les vertus guerrières du peuple.
Ils conflueront bientôt dans la synthèse fasciste, dont la criminologie
positiviste permet l’émergence. La politique moderne s’apprête à ériger la
foule criminelle en protagoniste historique.
S'identifier pour envoyer des commentaires.