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Experts et expertises au Moyen Âge. Consilium quaeritur a perito, XLIIe Congrès de la SHMESP (Oxford, 31 mars-3 avril 2011)
EAN13
9791035101602
Éditeur
Publications de la Sorbonne
Date de publication
Collection
Histoire ancienne et médiévale
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Experts et expertises au Moyen Âge. Consilium quaeritur a perito

XLIIe Congrès de la SHMESP (Oxford, 31 mars-3 avril 2011)

Publications de la Sorbonne

Histoire ancienne et médiévale

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  • Aide EAN13 : 9791035101602
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Le XLIIe Congrès de la Société des historiens médiévistes de l'Enseignement
supérieur public, qui s'est tenu à Oxford en mars-avril 2011, a consacré ses
travaux à une figure longtemps mal connue et mal identifiée, une figure dont
la dénomination semble à ce point sortie de la technocratie moderne qu'on
peine à l'imaginer pour les époques plus anciennes, et pour le Moyen Âge en
particulier : l'expert. À la charnière de la pratique et de la doctrine,
l'expert sert de raccord entre des expériences sociales aussi complexes que
diversifiées. Seul ou en petit comité, il est requis pour donner son avis,
valider une hypothèse, dire sa vérité nourrie – du moins, le suppose-t-on –
d'objectivité et de connaissances savantes, dans les lieux les plus divers :
le tribunal évidemment, mais aussi le chantier de construction, le lit du
malade, devant des reliques ou lors d'une discussion savante. Ce qui qualifie
l'expert à agir, c'est à la fois un savoir reconnu et une position sociale :
la compétence technique ne suffit pas toujours ; il y faut en plus une
reconnaissance qui n'est pas souvent explicitée, mais qui est pourtant
indispensable pour que les parties requérantes s'en remettent à l'avis d'une
tierce personne. C'est à cet entre-deux social et fonctionnel, entre savoir et
faire savoir, que se situe la fonction de l'expert. En en faisant le sujet de
son congrès, la Société des médiévistes a voulu attirer l'attention sur cette
fonction qui n'est ni un métier, ni un statut permanent, mais qui présuppose à
la fois la maîtrise savante et la capacité de la faire reconnaître dans des
situations nécessairement délicates ou incertaines. La multiplicité des cas
ici examinés, qui balaient tout le millénaire médiéval, de l'Orient à
l'Occident, témoigne de la place qu'a su conquérir ce technicien – le métier
étant très majoritairement masculin, comme tous les espaces de domination –
qui vient aider à la prise de décision, sans être lui-même décisionnaire.
C'est qu'en effet l'expertise n'est pas une fin en soi. Elle vise à éclairer
pour permettre au jeu des institutions de fonctionner dans un consensus
garanti par la compétence super partes d'une personnalité extérieure. En
s'intéressant aux critères de sélection des experts autant qu'à leur modalité
d'intervention ou aux effets de celle-ci, les contributions ici réunies
brassent une large matière qui illustre comment les sociétés médiévales ont su
mobiliser ces médiateurs de la décision, bien plus nombreux et actifs qu'on ne
le supposait.
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