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Les bons garçons

Pierre Adrian

Équateurs

  • Conseillé par (Libraire)
    5 octobre 2020

    Inspiré d'un fait réel connu sous le nom de "Massacre de Circeo" qui secoua l'Italie des années 70, "Les bons garçons" est un roman dans lequel plane sans cesse la menace du pire. Et le pire, c'est ce que vont vivre deux adolescentes, Raffaella et Maria-Grazia, qui à l'image de leur âge, vont vivre leurs premières émancipations et premiers émois, avant que ne leur vie bascule.

    Cette attente pèse sur le lecteur comme un orage qu'il verrait arriver sans pour autant pouvoir s'y soustraire. Pourtant, Pierre Adrian, loin de tomber dans le sensationnalisme obscène, reste en retrait de ce qui se passe pour mieux dépeindre une époque, celle des années dites de Plomb dans une Italie en proie à un climat politico-social sous tension.

    Le drame en lui-même est presque survolé pour mieux s'attacher aux personnages, en comprendre les motivations et les aspirations.

    "Les bons garçons" se lit comme une fresque sociale et un arrêt sur image; celle d'une époque, de l'adolescence qui se découvre, mais questionne aussi la décadence d'une partie de la haute société romaine de l'époque.

    Emaillé de multiples références et bien documenté, "Les bons garçons" est un roman immersif à la narration chirurgicale dont on ressort révolté.


  • Conseillé par
    1 juin 2021

    Italie, viol

    Nous sommes bien loin de l’univers du précédent roman de l’auteur Des âmes simples.

    Ce roman nous emmène à Rome en 1975, en été.

    Le récit est plutôt léger en ouverture : deux jeunes filles d’une cité pauvre de la ville sur un scooter, en pleine chaleur. L’une travaille, l’autre pas, mais elles sont amies à vie.

    Elles rencontrent un jour fortuitement Luca, qui se fera appeler Carlo et qui les ramènera chez elles.

    Luca-Carlo, fils de bonne famille, présente les demoiselles à ses copains qui végètent plus ou moins.

    L’été passe, l’automne arrive, et tout tourne mal sur les pentes du mont Circé, dans une villa cossue de bord de mer.

    J’ai aimé ce rappel des mésaventures d’Ulysse avec la magicienne Circé, comme un leitmotiv tragique.

    Rien n’est dit crument, tout est suggéré, et le piège se referme peu à peu sur les deux jeunes filles.

    Nous suivons un peu Luca, mais surtout Matteo adepte d’une certaine violence et Gabriele qui milite au parti fasciste et qui n’hésite pas à aller casser du communiste dans les manifs. Un être froid, Gabriele, distant, et en cela terrifiant.

    Un roman dont les personnages me sont restés en mémoire. Une lecture en un seul souffle.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de ce ciel romain pourtant si bleu.