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La dactylographe de Mr James

Michiel Heyns

Philippe Rey

  • Conseillé par
    14 janvier 2013

    Persistantes addictions...

    Depuis mes études de Lettres, je garde une grande fascination pour Marcel Proust et Henry James. Fascination pour leur oeuvre ? A vrai dire, pas seulement... Je m'interroge surtout sur la capacité de ces deux hommes connus pour leur santé fragile exigeant une vie assez retirée et leur égocentrisme avéré ont su transcrire avec tant de justesse la vie dans tout son éclat. Alors, pour répondre à ma question (et aussi pour le plaisir de la lecture), je traque tous les livres et en particulier les romans qui éclairent des pans de leur existence. Pour Henry James, j'ai commencé par l'excellent "L'auteur ! L'auteur !" de David Lodge et j'ai enchaîné par "Le Maître" de Colm Toibin, encore plus subtil à mon goût.

    Évidemment, je me suis jetée sur "La dactylographe de Mr James" avec un enthousiasme débordant, un peu douché et pas seulement par le climat pluvieux de Rye, la ville du Sussex où réside l'écrivain. Michiel Heyns a pris le parti de nous montrer James à travers les yeux de sa dactylographe, Frieda Wroth, jeune femme de 23 ans.

    Ce personnage est proche de Théodora Bosanquet, secrétaire engagée par l'écrivain sur ses vieux jours. L'auteur, ici, lui prête un regard acéré, une ironie assez mordante derrière une apparence de déférence polie. Elle est considérée dans la maisonnée comme un prolongement de sa machine et peu lui accordent de l'importance, si ce n'est Morton Fullerton, ami d'Henry James dont les moustaches frétillantes ne laissent pas la jeune Frieda indifférente. Pendant quelques années, nous suivons son quotidien entre les séances de dictée sous la conduite de l'imagination fantasque et de l'attention tatillonne de James à chaque mot, les promenades avec Max, le chien de la maison et la recherche pour le sémillant moustachu de lettres compromettantes qu'il aimerait récupérer avant la mort du Maître. Tous ces micro-événements ne nourrissent pas vraiment son lecteur et les apparitions d'Edith Wharton, telle une tornade salvatrice pour l'écrivain ne sauvent pas l'ensemble d'une certaine monotonie. J'ai trouvé cette lecture plaisante mais comme diraient mes deux filles adolescentes, dans la "battle" entre David Lodge, Colm Toibin et Michiel Heyns, ce dernier ne recueille que la troisième place...


  • Conseillé par
    26 septembre 2012

    Grande-Bretagne, 1907. Fraîchement diplômée de l’Académie de dactylographie pour jeunes femmes, Frieda Wroth est engagée par le grand écrivain Henry James pour lui servir de secrétaire et travailler sous sa dictée. La jeune fille s’installe donc à Rye, petite localité de Sussex et passe une partie de ses journées à travailler avec le « Maître ». Mais Lamb House n’est pas seulement un lieu de travail, c’est aussi une demeure hospitalière où les invités se succèdent: jeunes admirateurs, parents de passage et écrivains reconnus, parmi lesquels la pétillante Edith Warton et le très séduisant Morton Fullerton.


    Consciencieuse et dévouée, Frieda est cependant déçue de n’être qu’une dactylographe. Elle rêve de considération et s’essaye même à l’écriture dans le plus grand secret. L’attention que lui porte Fullerton la libère de son train-train et, pour lui, elle fait fi de tous les principes enseignés par sa mère en mentant, en se donnant à lui et en s’apprêtant à trahir son employeur.

    Entre manipulations, trahisons et adultères, on ne s’ennuie pas dans la bonne société anglaise! Le beau Samuel Fullerton attire toutes les convoitises et sait user de son charme pour parvenir à ses fins -en l’occurrence, récupérer des lettres qu’il juge compromettantes. La pauvre Frieda en fera les frais, elle qui a fui la cour empressée et un brin autoritaire d’un apothicaire pour s’émanciper. Elle découvrira que le cœur est parfois plus puissant que l’intellect et qu’il peut mener aux pires extrémités. Au milieu de ce jeu de dupes, Henry James apparaît comme un peu naïf et trop confiant.
    Mais ce charmant « psychodrame » laisse aussi une place à un fond plus « historique ». En mêlant fiction et faits réels, Michiel HEYNS nous plonge dans l’intimité d’Henry James et de sa dactylographe, dans l’Angleterre au début du siècle. On ressent bien le fourmillement d’idées nouvelles de ce XXè siècle naissant: les suffragettes, le spiritisme, les nouvelles techniques.
    Un livre calme et paisible comme la campagne anglaise, au charme désuet et british, à déguster avec une tasse de thé...


  • Conseillé par (Libraire)
    21 août 2012

    Au service d'un grand

    En Angleterre, Henry James, écrivain renommé de la fin du 19ème siècle, a engagé Frida Wroth comme dactylographe.
    Elle nous rapporte donc la vie quotidienne, mouvementée, de ce célibataire endurcit.
    Le séduisant ami de Mr James, Morton Fullerton, la courtise et Frida s'insinue un peu, alors, dans le cours de l'histoire.
    Il est agréable de "côtoyer" Henry James et ironique d'avoir le regard de celle qui l'assiste.
    Ce roman est plaisant et son attrait réside aussi dans l'immersion anglaise.
    Produit l'effet attendu : on achève le roman bien volontiers !