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Eglise et société en Occident / XIIIe-XVe siècles, XIIIe-XVe siècle
EAN13
9782200267636
ISBN
978-2-200-26763-6
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
DD.HISTOIRE
Nombre de pages
327
Dimensions
2,4 x 1,6 cm
Poids
590 g
Langue
français
Code dewey
270.3
Fiches UNIMARC
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Eglise et société en Occident / XIIIe-XVe siècles

XIIIe-XVe siècle

De

Armand Colin

Dd.Histoire

Indisponible

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Introduction?>ENCADRÉE EN SES DéBUTS par le concile majeur de Latran IV (1215) et, en sa fin, par la crise luthérienne ouverte en 1517, la période qui s'étend du XIIIe au XVe siècle alimente dans l'imaginaire aussi bien la légende dorée que la légende noire du Moyen Âge religieux. Légende dorée du « temps des cathédrales », ces grandes églises gothiques qui sont alors construites en nombre, partout en Occident, et restent pour beaucoup dressées sous nos yeux ; légende dorée de la haute figure de François d'Assise , l'un des rares saints dont la mémoire est encore présente à nos contemporains ; légende dorée de la lumière des primitifs flamands ou de la douceur des maîtres italiens. Mais aussi légende noire de l'épidémie de peste qui ravagea l'Europe en 1348 ; légende noire de l'Inquisition et des persécutions contre les juifs ; légende noire des dernières croisades et des combats contre les musulmans et les païens. Époque contrastée, s'il faut en croire les images qui en sont conservées : une réalité à laquelle n'échappe aucun moment de l'histoire.Mais l'histoire ne s'écrit pas avec des clichés et l'historien ne s'érige pas en juge de ce qu'il observe. En s'appuyant sur le raisonnement critique, il s'efforce de comprendre comment les données que lui livrent les sources ont pu advenir. Aussi, loin de tout schématisme, il donne aux images mémorielles des nuances qui les rendent sans doute moins efficaces mais plus proches de l'expérience des contemporains et, surtout, moins piégées.Le christianisme des XIIIe-XVe siècles en Occident?>À l'époque qui nous retient, les temps de cuisson des aliments se mesuraient en nombre de prières à réciter. Les élites intellectuelles s'enflammaient à propos de la pauvreté volontaire ou du devenir des âmes après la mort. Les autorités urbaines rémunéraient sur les deniers communs des prédicateurs de Carême et soutenaient l'organisation de représentations théâtrales d'une durée de plusieurs jours, durant lesquelles se jouaient la Passion du Christ ou l'histoire des saints. Autant dire que la vie religieuse ne laissait personne indifférent. Depuis plusieurs siècles, en Occident, elle avait pour cadre la religion chrétienne qui donnait alors à la société d'importantes structures institutionnelles et lui fournissait ses représentations du monde comme ses principaux outils de pensée. Faire son salut demeurait pour ces générations la grande aventure, quel que soit le niveau culturel où se situaient les individus : la pratique religieuse n'était pas une affaire populaire. Ne pas en prendre conscience serait s'exposer à ne pas comprendre les formes de l'expression religieuse observées pour la période, dans toutes leurs dimensions, jusque dans leurs aspects les plus intransigeants.Bien que solidement ancrée dans les sources de la révélation chrétienne (la Bible) et l'héritage des générations antérieures (la Tradition), la manière dont l'Occident a vécu le christianisme entre le XIIIe et le XVe siècle n'en a pas moins revêtu des colorations spécifiques, en réponse aux aspirations de la société de ce temps. L'objet de cet ouvrage est précisément d'en dégager les caractères. Ces évolutions n'ont pas été systématiquement repoussées par le magistère qui les a orientées et accompagnées plus qu'il ne les a anticipées. En tout état de cause, il a dû en tenir compte et en a tenu compte en partie. Du siècle précédent, l'époque a hérité un foisonnement d'expériences nouvelles, dans des domaines aussi variés que l'activité de la pensée ou les modalités de la vie religieuse. Le XIIIe siècle et une large partie du XIVe siècle, encore, ont procédé à la mise en ordre et à la synthèse de ces innovations, ce dont témoignent les grandes collections encyclopédiques de droit, de savoir profane ou de théologie qui se sont alors élaborées et dont la Somme théologique de Thomas d'Aquin constitue le meilleur exemple. Le mouvement s'est accompagné d'une vaste entreprise institutionnelle : la poursuite de la construction du gouvernement centralisé de l'Église autour de la papauté, gouvernement étendu à toutes les parties de l'Occident placées sous la tutelle romaine. Mais, au moment même où elle se parachevait, l'unité de la chrétienté était ébranlée par des forces centrifuges qui l'emportèrent durant la seconde phase de la période. Ainsi, avant même la Réforme, l'Église d'Occident a-t-elle déjà connu le schisme à la suite du triomphe du mouvement hussite qui a provoqué la séparation de l'Église de Bohême : l'affaire était pour elle beaucoup plus lourde de conséquences que le Grand Schisme (1378-1417) qui fut avant tout une crise politique.
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