GIL EVANS Une anthologie (1946-1957) L’arrangeur est un être à part: loin des feux de la rampe et des vivats du public, il s’épanouit à l’ombre de l’orchestre dont il est en fait le démiurge. Gil Evans, avant d’être en mesure d’enregistrer sous son nom puis de connaître le succès lors de ses collaborations avec Miles Davis à la fin des années cinquante, avait contribué à façonner la couleur sonore singulière de l’orchestre de Claude Thornhill (CD1, 1 à 9), puis participé fin quarante aux séances historiques Birth Of The Cool (CD1, 10 & 11), avant de traverser un désert de quelques années d’où émergent quelques chatoyantes oasis propices à l’épanouissement du génial saxophoniste Charlie Parker (CD1, 12), du sous-estimé vibraphoniste Teddy Charles (CD1, 13), du précieux chanteur Johnny Mathis (CD1, 14), du fin altiste Hal McKusick (CD1, 15 et 16), de la délicieuse chanteuse Helen Merrill (CD1, 17 à 20) et de ses méconnues consoeurs Lucy Reed (CD1, 21) et Marcy Lutes (CD2, 1 à 3), et du multi-instrumentiste Don Elliott (CD2, 8 à 10) : autant d’écrins exemplaires de la "patte3 si personnelle de l’arrangeur Gil Evans. Le CD2 (4 à 7 et 11 à 17) présente le maître dirigeant son propre orchestre : frémissements et pulposité le disputent aux éclats jubilatoires des cuivres dans un feu d’artifice sonore qui ne peut que laisser l’auditeur dans un état de béatitude repue...
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