La famille Yquem possède château et vignes depuis plusieurs générations et leur fortune est respectable au sein de l’aristocratie bordelaise. Joséphine apprend tout et très tôt des affaires de la vigne en suivant pas à pas son père dans les vignobles et les caves. Quand le sort la frappe, faisant d’elle une orpheline à 16 ans, maîtresse d’un grand domaine, la jeune fille sait comment administrer son héritage. Sa vie sera désormais tournée à le faire fructifier. Elle perfectionne certaines pratiques, invente certains procédés de maturation qui seront repris par tous les vignerons à sa suite. Elle exporte et améliore son vin de Sauternes jusqu’à en faire le nectar que l’on sait. Christel de Lassus fait plus que la biographie d’une femme exceptionnelle qui au fil de son existence dépasse toujours les difficultés, elle relate l’aventure d’un grand cru au sommet de la hiérarchie des vins depuis plus de deux siècles.

Bomarzo, au nord de la région du Latium est le fief de la famille d’Orsini, l’une des plus illustres d’Italie. Pier Francesco voit le jour à l’orée du XVIème siècle. Héritier de seigneurs de la guerre, il n’a que peu de goût pour la bataille; les siens ont toujours œuvré dans les plus hautes sphères la politique européenne, lui préfère les sciences et les arts. Epris de beauté, il en est exilé puisque lui-même est bossu. Pier doit donc s’inventer un destin, il créera un jardin halluciné, au pied de la colossale forteresse familiale. Les mémoires fictives que nous lisons illustrent l’histoire de ce destin et de cette création sans égale : quand règnent les beautés classiques à l’Antique et l’ingéniosité de la perspective, Pier imagine une déambulation faite de verdure qui abrite des monstres, tous en référence à une histoire particulière qui nous est contée. Bomarzo est une fresque historique grandiose, foisonnante d’érudition à l’image de ce que fut ce jardin d’exception monstrueux et génial et de son créateur, homme de la Renaissance dont la fantaisie nous a légué un témoignage unique. Le texte de l’écrivain argentin Manuel Mujica Lainez fut publié en 1964. Grâce à cette magnifique traduction, le lecteur a accès à ce grand texte, passionnant et romanesque qui ravira, entre autres, les amoureux de l’Italie.

On se coule dans un Vargas comme on retrouve un bain d’été, on nage en eaux familières. Adamsberg toujours aussi percutant entouré de ses fidèles acolytes parisiens débarque en pleine Bretagne pour élucider des meurtres qui semblent accuser un descendant de Chateaubriand, figure d’attraction touristique pour la petite bourgade. Entre étranges superstitions et rivalités locales, la fine équipe a fort à faire. Le plaisir de lire Vargas, c’est renouer avec des personnages, une atmosphère, le raisonnement d’une véritable enquête.

Un jeune instituteur est nommé dans un village du Périgord. Dans un paysage de gorges, de rivières, de cavités aux parois peintes, il est frappé par la vision d’Yvonne, femme à la beauté fracassante. La vie enflammée du jeune homme est portée par la nature escarpée et profonde ; chaque événement ou chaque rencontre convoque en lui l’unique objet de son obsession. Michon dit le sacré et la force primitive du désir. Dans une langue puissante et évocatrice, l’aventure de l’éros est une odyssée faite de suspens insupportables et de pulsions irrésistibles. La représentation du désir chez Michon s’assume comme archaïque et tout y concourt ; quant à l’écriture, elle épouse les vagues de la tempête qui couve entre les êtres pour la faire exister autant que l’acte d’aimer.

Le désir et le jeu de la séduction. L’amour et le souvenir de l’amour. L’aimée et son ombre. Le narrateur a connu une femme fascinante que la mort lui a ravi. En miroir Lou Andreas Salomé et ses deux prestigieux amoureux, Nietzsche et Rilke, ont été comme les modèles de cette aventure contemporaine et adultère. Le narrateur refait le voyage de leur idylle et décrypte les signes de leur intimité charnelle et intellectuelle. Mais l’amour n’est jamais longtemps seul ; les obligations et surtout les autres obligent à la distance, au combat, ajoutent à la perte, l’amertume. Mathieu Terence ose dire un amour immense, illégitime et le paysage autour du sentiment. Un texte sur l’amour à la française.